Jason Bourne par Incertitudes

C'est un thriller moderne dans le sens où on y parle de Snowden, des problèmes économiques que rencontre la Grèce avec son peuple qui tire la langue, de la Syrie, des réseaux sociaux soupçonnés depuis Facebook de surveiller notre vie privée et il y a des informaticiens partout pianotant fiévreusement sur leur clavier. Convaincant ou pas, à chacun de juger. Certains trouveront cela "malin" et "bien en phase avec notre époque".

Ce qui ne souffre d'aucune discussion, c'est bien la partie action où Matt Damon et Vincent Cassel se livre un face à face éprouvant arbitré par la frêle Alicia Vikander et par l’œil fatigué de Tommy Lee Jones. On nous trimballe aux quatre coins de la planète : Athènes, Londres, Berlin, Las Vegas. Moi qui ai toujours rêvé de faire le tour du monde...Me voilà servi. Las Vegas sera d'ailleurs le théâtre d'une fameuse course-poursuite où le nombre de tôles froissées a dû faire exploser le budget du film. Le tout sur un montage au shaker, chaque plan n'excédant pas une seconde et demi, laissant le spectateur lessivé comme s'il sortait d'une essoreuse.

Forcément, ça ne laisse pas trop de place aux acteurs. Matt Damon a dix répliques tout au plus. Mais Alicia Vikander, plus ou moins crédible en responsable de la sécurité à la CIA, apporte une certaine fraîcheur et une bonne dose d’ambiguïté empêchant tout de même le film de n'être qu'un pur film d'action pan-pan, pif paf, boum boum. J'ai dû mal à l'imaginer en Lara Croft, disons que leurs cuisses n'ont pas l'air d'être de la même taille, mais enfin à voir ce qu'on lui réserve dans le prochain Jason Bourne car je compte bien en être.