Burne One Down
La chanson de la Burne Retrouver la Burne après tant d'années d'abstinence forcée, c'est chaud. C'est un peu comme retrouver un pote qu'on a perdu de vue sans se souvenir pourquoi. T'es là, souriant...
Par
le 14 mai 2017
46 j'aime
18
Le retour de Bourne à l’écran après neuf d’absence et qu’est-ce qu’on en retiendra ? Que c’est toujours aussi jouissif de le voir mettre des tatanes à des adversaires qui ne comprennent pas la moitié de ce qui leur arrive. En revanche, l’intrigue sera indéniablement un des gros points faibles. Si autant le fait d’inscrire l’histoire dans le contexte actuel (surfant ainsi sur ce qui a déjà été fait dans le genre), que ce soit technologique ou politique ; la façon dont Bourne lui-même est intégré à tout cela s’avèrera très faible, et même lourdingue. Voire même ennuyante à la longue puisque ça n’apporte au final pas grand-chose si ce n’est une intrigue peu intéressante.
Ça se ressent aussi au niveau des nouveaux personnages. Autant celui de Heather ou d’Aaron sont très intéressants de par ce qu’ils apportent ; autant l’atout est peu intéressant (enfin, ça reprend les codes des précédents films quoi, en ajoutant une touche personnelle pas franchement utile) et Dewey n’est intéressant que lorsque ça ne concerne pas Bourne directement. C’est dommage, parce qu’il y avait vraiment un bon potentiel pour proposer une histoire originale et intéressante. Alors certes, le film peut se suffire en lui-même tout en mettant en place une prochaine trilogie (ce qui est assez rare de nos jours pour être souligné) ; mais voilà, concernant l’intrigue même, on sent un potentiel pas vraiment exploité.
Bon, après il y aura quelques scènes surprenantes, sinon tristes, et on prendra largement notre pied dans un film riche en moment « Bournien ». Je pense aux scènes à Athènes (comme je les adore), Berlin, Londres et puis bien sûr le grand final à Vegas qui contiendra bien sûr la course-poursuite toujours plus spectaculaire. Un film un peu bâtard donc, à l’intrigue pas franchement convaincante sauf pour 2-3 personnages ; mais d’un autre côté qui contient tous les ingrédients qui nous font adorer les films avec Jason Bourne. L’épilogue aura d’ailleurs cette petite saveur qui donne envie d’en voir plus.
Sur le casting, pas grand-chose à redire. Matt Damon reprend son rôle comme il l’a si bien endossé, dans un registre encore plus brutal et rustre qu’auparavant. Vincent Cassel incarne parfaitement son personnage d’atout dans ce qu’il sait faire de mieux, tandis que Tommy Lee Jones est pas mal du tout en directeur de la CIA pas très net. Julia Stiles revient dans son rôle de Nicky, et je dois dire qu’il a grandement évolué depuis la première trilogie et que c’est toujours un plaisir de la retrouver dans l’entourage de Jason. Riz Ahmed est convaincant dans son rôle ; mais le grand coup de cœur vient d’Alicia Vikander qui dans ce qui est sans doute le rôle le plus intéressant et le mieux écrit du film, nous propose une interprétation juste et aussi intriguante que le personnage.
Techniquement, c’est toujours aussi correct. John Powell revient à la musique, assisté par David Buckley, pour une composition dans le plus pur style des précédents films en reprenant les grands thèmes et les réexploitant exactement de la même façon. On pourrait reprocher un manque d’originalité, mais c’est toujours avec plaisir qu’on retrouve ce thème si entraînant et palpitant. Les décors sont toujours dans le même genre, alternant entre salle de contrôle de la CIA et décors extérieurs dans des villes biens connus. Les cascades sont toujours aussi spectaculaires (cette course poursuite sur le Strip de Vegas… une des meilleures de la saga et de ces dernières années) et la mise en scène de Greengrass toujours aussi dynamique en steady cam, même si parfois ça marche pas trop (notamment les plans sur smartphone, pas facile de lire les messages). Mais bon, c’est toujours un régal, et les scènes en extérieures sont toujours aussi bien orchestrées (je le redis, cette scène à Athènes… du pur bonheur), dans le style qui a défini le genre.
Au final, Jason Bourne est peut-être l’épisode le plus faible de la saga à ce jour, mais il le doit essentiellement à une intrigue mal exploitée et plusieurs personnages peu inspirés. Il n’en reste pas moins d’autres très intéressants et des scènes d’actions toujours aussi jouissives et maîtrisées. On ne boudera donc pas notre plaisir !
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au sommaire de ce cru 2016
Créée
le 21 août 2016
Critique lue 358 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Jason Bourne
La chanson de la Burne Retrouver la Burne après tant d'années d'abstinence forcée, c'est chaud. C'est un peu comme retrouver un pote qu'on a perdu de vue sans se souvenir pourquoi. T'es là, souriant...
Par
le 14 mai 2017
46 j'aime
18
Après une première trilogie cohérente et globalement réussie (on oubliera volontairement le spin-off raté avec Jeremy Renner...), on pensait que le duo Damon / Greengrass volerait vers d'autres...
Par
le 10 août 2016
39 j'aime
6
Visiblement, L'Héritage de ce bon Jason Bourne n'aura pas eu le succès escompté, surtout au vu du souvenir "anecdotique, sans plus" qu'il a laissé. Et alors que l'on pensait ne plus revoir l'agent et...
le 13 août 2016
28 j'aime
5
Du même critique
Je me suis régalé pendant ce film. Typiquement un thriller à énigme basée sur une ambiance comme je les aimes. Suivant plusieurs fils rouges dans un huit clos mené de main de maître, mais se...
Par
le 23 oct. 2018
10 j'aime
2
Il y a 20 ans, sortait sur nos écran un film intitulé Independence Day. Film très moyen mais extrêmement divertissant et assumant son côté pro-américain jusqu’au bout de la pellicule, il fera marque...
Par
le 3 juil. 2016
8 j'aime
2
Une étonnante bonne surprise. Je m’attendais à voir quelque chose dans le genre de l’arc L’autre Terre ou en relation avec Earth-3 ; mais au final non, on a droit à une histoire complètement...
Par
le 19 oct. 2015
8 j'aime
1