Tony Gilroy nous livre avec "The Bourne Legacy" son troisième long métrage en tant que réalisateur. Scénariste tout au long de la trilogie originelle de Jason Bourne, il s'attaque désormais à la réalisation d'une suite dans laquelle Jeremy Renner ("The Town", "Mission Impossible 4" ou encore "Avengers") est à son tour pourchassé.
Le film résultant de cette association est donc un film d'action plus ou moins premier degré, lors duquel vrombissements de moteurs, et fusillades déchirantes rythment la cadence à grand renforts d'instants "McGyverien". La trame de l'histoire est posée avec l'interrogation suivante : "Comment les Etats-Unis se débarassent-ils de leurs erreurs ?". Aaron Cross (Jeremy Renner) endosse le rôle du héros gros bras, sympathique et même souriant, ce qui est rare dans ce genre de récits, mais qu'il ne faut pas chercher non plus. Faut pas pousser, hein...
Si le film peut paraître long lorsque l'on jette un oeil à sa durée avant d'entrer dans la salle (2h16), il passe cependant assez vite grâce à un enchaînement de scènes d'action plutôt réussites et orignales. Les acteurs sont plutôt bons dans leur ensemble. Rachel Weisz, en Franka Potente remasterisé, est la plus à blâmer, incapable de se détacher de cet air de chien battu qu'on finit par lui connaître, et qui ne comprend jamais ce qui lui arrive...
La trame narrative est quant à elle assez floue, et il faut vraiment s'accrocher pour comprendre tous les détails de l'histoire. Effort auquel on n'a peu envie de consentir entre deux scènes d'actions pleines de testostérone. C'en est presque dommage car il est rare que l'industrie cinématographique américaine flagelle les rouages administratifs de son propre pays...
On ne pourra s'empêcher de dire un mot sur la course poursuite interminable qui finit le film. Comme une marque de fabrique des Jason Bourne, celle-ci est lourde et presque ringarde du point de vue de son improbabilité et de ses parties prenantes (police philippine, un espèce de yakuza, etc...).
Cependant, et pour conclure, motion spéciale à Jeremy Renner. Ce dernier porte le film à bout de bras et relègue le pourtant célèbre Edward Norton au rôle de second couteau. Il confirme sa bonne prestation dans le récent Mission Impossible, et sa montée en puissance à Hollywood.
Au finale, un film plutôt plaisant, qui ne marquera pas l'histoire du cinéma.