Je n’avais pas revu cet épisode depuis sa sortie en salles et fait amusant : si je l’avais assez bien apprécié dès lors, il n’en est plus rien aujourd’hui.
Sans doute parce que je viens de le revoir dans le cadre d’un marathon entier de la licence à laquelle il clame appartenir et qu’à dire vrai, je me suis plus ennuyé qu’autre chose devant.
Le souci avec ce « Jason Bourne : L’Héritage », c’est qu’il fait tâche dans le décor et qu’il ne réussit pas ¾ de ce qu’il entreprend. Paradoxalement d’ailleurs, puisqu’on ne lui demande pas grand-chose.
C’est vrai, après tout, la trilogie Bourne « Dans la peau » se suffisait largement à elle-même, avec un début, un milieu et un fin (ouverte, mais là n’est pas la question), des personnages récurrents qu’on prend plaisir à retrouver de films en films au détour de situation toujours aussi impressionnantes les unes que les autres.
Vouloir faire une sorte de spin-off/suite (puisque ce 4ème opus se déroule en parallèle des évènements du 3ème) avec de nouveaux protagonistes, qui semblent avoir subi les mêmes déboires que notre cher David Webb dans les trois premiers films, auraient pu être une idée intéressante. Mais non.
Tout le long du film, on se dit qu’on tourne en rond pour pas grand-chose, que ça blablate beaucoup, au point où on en perd même facilement le fil mais où on se dit que finalement ce n’est pas bien grave parce que c’est l’occasion d’un seul film et qu’on n’aura pas à revoir le jeu inexistant du personnage d’Edward Norton ou encore l’insupportable cruche campée par Rachel Weisz, par la suite.
On pourra toutefois lui trouver une seule chose assez bonne à ce film, c’est qu’il essaie sacrément d’exister par lui-même et de faire son job correctement. Audacieux mais vain, malheureusement.
Trop dans le surréalisme là où ses prédécesseurs pouvaient se vanter de faire du grand spectacle en restant assez terre-à-terre et en utilisant les avantages de leurs décors.
Un film autour du pourquoi des évènements de Jason Bourne n’est pas très intéressant, en témoigne la série dérivée « Treadstone » sortie et annulée l’an dernier. C’est d’ailleurs sous ce titre que ce film-ci aurait du être vendu tout compte fait. « Treadstone : L’héritage ». Parce que Jason Bourne n’est ici qu’un simple fantôme dont l’ombre ne plane pas suffisamment pour se laisser convaincre.
Il me reste encore le dernier opus « revival » sorti en 2016, et au titre très original de « Jason Bourne » à revoir. Lequel, il me semble, tentait de rabibocher pas mal de trucs des premiers films et de donner du regain d’intérêt à trop de spectateurs déjà bien lassés…