Le Terminal version française ?


Stéphane, célibataire divorcé a reprit le restaurant de son père au Pays Basque, et il le gère plutôt bien. Alors que ses deux fils ont grandi, que chacun a fait sa vie, lui semble vivre très mal son célibat sauf qu’il ne le montre pas. Par le plus grand des hasards, en surfant sur internet, il fait la connaissance de Soo, une mystérieuse Sud-Coréenne. Ils échangent souvent, se trouvent un point commun: l'amour des arbres. Stéphane la connait peu, ne sait rien de sa vie, pourtant il va suivre cette impulsion le poussant vers Soo et partir pour Séoul la rejoindre. Attends-t-il qu’elle comble ce vide en lui ? Attends-t-il un amour qui ne viendra peut-être pas ? Mais existe-t-elle ? Et si tel est le cas, a-t-elle les mêmes attentes que lui ? Un voyage pour se découvrir ?


« Attente », un mot souvent évoqué lorsque je repense à ce film. Arrivé à l’aéroport, Stéphane, jamais séparé de sa valise, patiente, espérant que Soo répondra à son appel. Les jours passent, Stéphane a trouvé des idées pour patienter. Il dort à l’aéroport, fait des rencontres, découvre Séoul, sa culture, ses règles, sa vie, attendant sans jamais désespérer que sa bien aimée viendra l’accueillir.


Alain Chabat joue les Viktor Navorski sans limites de sorties extérieurs et moi qui est tant aimé Le Terminal de Steven Spielberg, j’en salive d’avance. La salive est vite remontée dans mon gosier. #Jesuislà irrite. Lost in translation, Le Terminal, #Jesuislà rappelle des films que j’ai aimé, des films qui m’ont émeut, parlé. Hélas l’effet ne sera pas le même ici. J’aurai aimé le contraire, vraiment j’aurai aimé parce que je n’oublie pas que ce que fait Alain Chabat dans ce film, je l’ai fait plus jeune et que j’en ai tiré des leçons. Nombreuses sont les fois où j’ai eu envie d’avoir le pouvoir de sauter dans l’écran, avertir son personnage de l’erreur qu’il commettait pour lui éviter de souffrir. Nous ne sommes pas dans Last Action Hero.



Les gens sont très gentils mais c’est juste qu’ils ont l’air très
occupé quoi. On marche dans la rue ils vous regardent pas donc heu… .
Je sais pas, j’ai pas trop voyagé dans ma vie mais c’est vrai que
c’est une sensation heu…on a vraiment l’impression d’être transparent.



Le French Lover est à Séoul


Tout ce que je ne supporte pas dans la mentalité de notre société d’aujourd’hui, on me le remet à la figure dans ce film. Pensez bien que de voir une nouvelle fois cette tare de notre époque illustrée, qui plus ai, par le biais d’un acteur que vous aimez, ça énerve. Un héros agglutiné sur son smartphone à filmer, se filmer, se prendre en photos, partager le tout sur les réseaux sociaux, gagner de plus en plus d’abonnés au point sans le savoir de devenir une star dans l’aéroport alors que le but de ses actions n’était que d’alerter Soo de sa venue ; son voyage, il perd de sa saveur. Le concept de comédie romantique à l’ère du numérique handicap le long métrage et le rend indigeste, lui faisant perdre la moitié de ses émotions et bonnes intentions.


Pas faute à Eric Lartigau d’être soigneux sur la mise en scène, d’animé une belle carte postale de Séoul et ses habitants, pas faute à Alain Chabat d’ouvrir son cœur, nous montrer cette petite facette qu’on voit que trop peu de lui. Le film manque...d'un scénario. Plus d'une heure à suivre Alain dans Seoul à attendre une femme qui soit n’existe pas, soit n’attend pas ce que lui attend et le prendra pour un gros malade mental. C'est vide, ça sent le meublage.


J’ai compris que le but de cette histoire, de ce voyage n'était autre que de donner une leçon à notre héros courant après des chimères et de donner une leçon aux accros des réseaux sociaux/smartphone, pensant devoir tout partager, en leur montrant que la vie elle se vit avec le cœur, se regarde avec les yeux, pas au travers de l’optique de l’appareil photo de son portable. #Jesuislà a un sérieux manque de consistance et d'émotion alors que le personnage joué par Alain Chabat est touchant, qu'on s'attache à lui et d’autant en plus en le voyant se faire de belles connaissances qu'il sera amené à revoir.


A travers son personnage un peu naïf, jovial, quand il se retrouve face aux conséquences de son choix, sa sensibilité cachée par protection se dévoile. Apprendre de ses erreurs passées, apprendre ce qui est important, finalement, c’est la dernière partie, imprévisible, qui fait enfin venir l’émotion. Enfin. Est-ce que ce moment suffira à vous faire voir autrement cette histoire ?


Au final, #Jesuislà n’est pas mauvais, juste long à démarrer et saboté par un concept qui l’handicape plus qu’il ne le tire vers le haut. Une jolie carte postale de Corée, tout simplement.

Jay77
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le 14 avr. 2020

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Jay77

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