Je ne suis pas un homme facile
5.3
Je ne suis pas un homme facile

Film DTV (direct-to-video) de Eléonore Pourriat (2018)

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Il y a les livres, les conférences et les manifs du juste combat pour la fin de la domination masculine. Et puis il y a l'empathie, vivre un instant dans la peau de l'autre, se prendre en pleine poire ce qu'elle vit. Et c'est bien la force de l'art de nous aspirer dans l'expérience vécue d'autrui. Dont acte.


Je me défend totalement d'être sexiste. Pourtant j'ai été très troublé par ce "petit" film. Mon cerveau avait beaucoup de mal à intégrer ce miroir inversé des codes genrés. Dur dur de se désaxer de nos représentations sexuées figées depuis Mathusalem...
Alors oui, il y a des accusations de caricature vaginocentriste, grivoiseries de femmes trop sûres d'elles crachant leur vulgarité sur des hommes dévirilisés dans une société inversée où, au poker les 2 dames l'emportent enfin sur les 2 rois. C'est vrai que ça manque de femmes (masculines) humbles auprès de l'autre sexe, comme peuvent l'être des hommes féministes dans le monde réel. Le scénario tutoie un peu la misandrie, sans tomber non plus dans le règlement de comptes...


Cette carence ne doit pas faire oublier que la réalité est autrement plus violente que la fiction. Et les "petites" humiliations vécues ici par des hommes, ne sont qu'une petite crème de jour, comparé au machisme brutal s'abattant encore crânement sur les femmes aux 4 coins du monde.


Reste un exercice qui met adroitement en lumière une société que beaucoup d'hommes voient comme "normale". Et au premier chef, l'excellent Vincent Elbaz, dragueur compulsif projeté dans ce monde parallèle où les hommes, soumis à la dictature de l'esthétique féminine, sont devenus "le sexe faible".
Alors, des clichés pas très subtils, peut-être, une caricature, que nenni que nenni, mais un vrai message de fond, oui-oui !


On sera indulgent avec une mise en scène plan-plan, pour se focaliser sur un film hautement révélateur et pédagogique, que tous les hommes, dès l'adolescence, devraient voir, pour ouvrir les yeux sur cette chappe sexiste qui imprègne aussi bien nos moeurs que le monde du travail.
Evidemment, la réalité n'est pas aussi simpliste, mais l'intention est loin d'être idiote, et c'est déjà la meilleure raison pour visionner cette fiction "intelligente", qualité devenue trop rare dans le paysage cinématographique actuel...

franckwalden
8
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le 17 juin 2018

Critique lue 831 fois

6 j'aime

Franck Walden

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