Le titre parle assez de lui-même, et le documentaire a fait pas mal de bruit ces dernières semaines. Marie Portolano prend la caméra et le micro pour ouvrir les yeux et dire tout haut ce que beaucoup savaient tout bas : l’ambiance extrêmement sexiste dans le milieu des journalistes sportifs en France. Le documentaire est intéressant via ses nombreux témoignages, avec notamment des têtes bien connues du milieu, qui retracent tous les problèmes auxquels on peut penser, inhérents à ces comportements abjectes. Le pire, dans tout ça, c’est que ce documentaire, tout en étant rageant quand on s’enfonce de plus en plus dans cette réalité, ne surprend pas puisque c’est quelque chose qu’on retrouve partout, que ce soit d’autres milieux ou dans d’autres pays.
Pour les personnes concernées et/ou avertie, ça défonce des portes ouvertes, mais le plus rageant, c’est que cela semblait nécessaire pour que d’autres personnes se rendent compte de la situation, de l’impunité dans laquelle ils se drapaient. C’est donc une voix qui s’élève dans une oppression systémique, mais qui peut être transposer où on veut. C’est une voix qui avait besoin de s’exprimer, que chacun devrait écouter et prendre conscience de ce qu’elle pointe. Ça peut donner l’impression de dire des évidences, et ça dit des évidences, tout comme ça rapporte des témoignages complètement hallucinants et aberrants. Mais c’est bien la force de ce documentaire : il semblerait qu’on en soit encore à devoir rappeler ces évidences, à agiter un drapeau rouge pour rappeler que ça existe et que ça se passe encore.
Tout ce qu’on peut espérer, c’est que cette voix sera entendue, écoutée, prise en considération ; et qu’avec un peu de chance, l’avenir sera différent.