Black voices father
Les grands penseurs se reconnaissent dans la propension qu’ont leurs idées à dépasser l’époque qui les a vu naître. En écho avec notre temps, ils l’éclairent d’un jour nouveau ; tristement...
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Si les rodomontades minables des "grands" de ce monde vous tapaient déjà sur le système en raison de la crise ukrainienne, ne vous faites pas plus de mal en regardant de magnifique documentaire qui contribue à faire monter en chantilly une coupe déjà pleine. Pour ma part, il fait immédiatement suite à un autre documentaire sur l'histoire oubliée du Far West (escamotée, trafiquée, réécrite conviendraient davantage, voir à cette adresse : https://www.canalplus.com/decouverte/far-west-lhistoire-oubliee/h/17841970_50074 ...) qui m'avait déjà mis les nerfs en pelote, ce que n'arrange en rien le film Panthers dont j'ai déjà vu la moitié. En résumé : mais, nom d'un chien, pourquoi s'être laissés embobiner à ce point par un pays névrosé au dernier degré, dont la parole ne vaut pas un kopeck et qui passe le plus clair de son temps et de ses ressources à exporter sa bêtise et sa violence ? Heureusement que des voix emplies de dignité s'élèvent de temps à autre, même dans la fange la plus poisseuse. Celle de James Baldwin accompagne ce plaidoyer / réquisitoire (doublée en français par Joey Starr aux infrasons telluriques, sortez les sonotones...). A travers ses souvenirs de Martin Luther King, Malcom X et Medgar Evers, qu'il a connus personnellement, il retrace les années terribles de la lutte pour les droits civiques tandis que le réalisateur juxtapose avec une cruauté qui fait mouche les images de violences policières (voire de lynchages purs et simples) à celles fabriquées de toute pièce par Hollywood pour vendre à un monde crédule le rêve américain, pleines de smokings et de crinolines. Sauf que les autres pays qui ont eu recours à l'esclavage l'avaient alors aboli depuis longtemps et que s'y était pratiqué un métissage salutaire. Mais pas aux États-Unis, non madame, là-bas, on a fait durer autant qu'on a pu (et on rêve parfois de la prolonger encore) une ségrégation révoltante et contraire à toutes les morales. D'ailleurs, James Baldwin a pu goûter, à l'étranger et en France notamment, à un statut d'être humain complet, qui lui était refusé dans son propre pays. Quel courage il a eu de retourner affronter les préjugés raciaux d'un autre âge de ses contemporains américains ! Parfois, on a juste envie de tourner le dos aux USA et de ne plus jamais poser les yeux sur eux. Après, on se rappelle qu'il ne faut pas oublier de balayer devant sa porte et le malaise est multiplié par deux. Bref, je vous le disais, un documentaire inconfortable, mais salutaire. All lives matter.
Créée
le 28 janv. 2022
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