N’ayant pas de référence en termes de film post-apocalyptique et n’ayant pas lu le roman de Matheson pour pouvoir faire quelconque comparaison, il me semble être un bon film divertissant sur ce monde fantasmé de l’apocalypse. Pour ma part, les points positifs sont peu nombreux mais nous pourrions citer le tandem émouvant en première partie de Will Smith avec son chien, ce dernier permettant au personnage d’exercer une espèce de soliloque cathartique lui permettant de survivre dans un monde sans humanité. Nous pouvons également évoquer comme point positif le suspense, présent tout au long du film et qui arrive parfois à nous faire sursauter.


Néanmoins le film ne parvient pas à susciter assez d’empathie et d’émotions pour nous le faire garder en tête. Le personnage principal se retrouve seul dans un monde abandonné de tout vie humaine et est dès le premier plan montré comme un pilote de course à la fast & furious. Aucune progression n’est montrée de Will smith, que ce soit sur le plan émotionnel ou de la survie, se comportant de façon héroïque du début à la fin. La recherche du vaccin (qui lui doit son titre « je suis une légende » élude quelque peu les questions de la souffrance, de la solitude, de l’être seul face au monde au profit d’un homme vaillant, resté fort avec pour leitmotiv « je dois sauver le monde, je ne peux pas laisser faire ça ». La deuxième partie est plutôt plate mais inattendue, on s’attend à voir un personnage complètement chamboulé par la rencontre avec un autre individu (qui vient au passage comme un cheveu sur la soupe) mais finalement reste de marbre. Cette seconde partie permet néanmoins de mélanger les genres avec des moments comiques et dramatiques mais reste tout de même vite expédiée où les personnages secondaires sont rangés dans la case de « passeur ». On peut tout de même essayer de les voir comme des sortes d’apôtres qui viendraient raconter l’histoire de Jesus et ses exploits, dans ce cas là celui du Will Smith ayant découvert le vaccin, transporté par la femme et son fils dans un village reclus de survivants permettant d’éradiquer le virus et de construire une civilisation nouvelle.


Le film cherche à davantage mettre en avant l’héroïsme du protagoniste dans un monde en ruine au détriment d’une réflexion sur la question de : qu’est ce qu’être au monde lorsqu’on est seul. C’est le parti pris du film, que je respecte et c’est pourquoi je ne le trouve pas mauvais.

Julia75
7
Écrit par

Créée

le 31 mai 2020

Critique lue 53 fois

1 j'aime

Julia75

Écrit par

Critique lue 53 fois

1

D'autres avis sur Je suis une légende

Je suis une légende
Troll
3

Je suis un fumiste

Médaille d'or de la trahison du matériau d'origine, ou comment transformer une oeuvre subtile s'interrogeant sur la nature de la civilisation en ode pompier à la gloire de l'oncle de Sam. J'attends...

le 15 juin 2010

65 j'aime

2

Je suis une légende
Hypérion
4

Le scénariste était un stagiaire en photocopies

J'ai eu l'impression de regarder un passage de Fallout avec plein de goules enragées. Mais ça avait la saveur d'un Fallout 3... Passsons outre une plaisanterie qui ne fait rire que moi. Pourquoi 4 ...

le 16 févr. 2011

54 j'aime

10

Je suis une légende
SnakePlissken
4

Critique de Je suis une légende par SnakePlissken

Pour ceux qui ont lu le roman éponyme de Richard Matheson, qui est censé avoir inspiré le film, ce dernier est une hérésie. La fin du film est un contre-sens majeur dans l'explication du titre de...

le 21 janv. 2011

50 j'aime

11

Du même critique

Extension du domaine de la lutte
Julia75
8

Extension du domaine de la lutte

"Je n'avais nullement envie de la troncher [une collègue]. Ce trou qu'elle avait en bas du ventre devait lui apparaitre tellement inutile. Une bite, on peut toujours la sectionner mais comment...

le 19 août 2021

3 j'aime

Des enfants gâtés
Julia75
8

Plongée dans les années 70

Malgré un premier quart d’heure un peu longuet, ce film est merveilleux, un vrai régal à tout point de vue. Tavernier est un des réalisateurs français que j’apprécie le plus, de ce que j’ai pu voir,...

le 7 juil. 2020

3 j'aime

2

Lolita
Julia75
4

Quand ce n'est pas Lolita, c'est le réalisateur qui ne va pas !

Je ne sais quel réalisateur pourrait enfin réaliser une oeuvre à la hauteur du roman. La version de Kubrick était si pudibonde et réductrice du récit qu’il était impossible pour moi d’imaginer que...

le 5 août 2021

2 j'aime