Encore une adaptation en carton...
J'ai encore du mal à croire à ce que je viens de voir, persuadé que le film ne pouvait pas être aussi mauvais qu'on me l'avait dit, eh bien non c'est encore pire...
Alors que Matheson nous faisait vivre tout du long de l'histoire de Neville cette progression dans la nuit dont le final donnait tout son sens au titre du livre, le film s'enlise dans une histoire à la con de vampires mutants hyper agressifs à cause d'un vaccin qui aurait mal fonctionné, et donc ce bon chercheur (oui c'est un chercheur, du bol quand même que le seul mec immunisé soit un chercheur hein?) cherche un remède pour cette affreuse pandémie. (Je passe sur la phrase finale "je suis une légende" sortie par la gourdasse survivante qui n'a visiblement pas lu le livre non plus et pas compris le vrai sens de cette tirade, s'étant probablement dit qu'il fallait bien le sortir à un moment...)
D'ailleurs on pourrait même se risquer a une interprétation de l'interprétation de l’œuvre: alors que les vampires dans le livre sont simplement (au final) représentés comme différents des humains, dans le films ils sont dépeints comme des monstres sanguinaires, une monstration incontrôlable et plus proche de la bête que de l'homme, dans le livre la tendance s'inverse dans le final, dans le film non, signant peut être là la limite de l'inconcevable de la forme que peut prendre l'Autre dans la tête du scénariste.
Après, le film a quelques qualités, notamment visuellement, avec un NY junglesque assez joli où la nature a reprit ses droits, mais l'esthétique léchée, bien qu'aguicheuse, reste impersonnelle. Mais bon, demande-t-on aux éléphants à marcher à pas de souris? La prestation de Will Smith quant à elle reste convaincante, mais en même temps avec un scénario aussi vide, pas difficile de ressentir de la solitude...
Donc pour dire au final, lisez plutôt le livre qui n'a rien à voir, et qui est bien meilleur