Je ne vais pas vous faire perdre du temps, Je Suis Une Légende est un nanard, un vrai, comme on n'ose plus en faire depuis L'aventure du Poséidon. Donc, et comme il n'y pas de temps à perdre, je vous la fais courte. N'y allez pas !

Pourtant, c'est dans la GCA que le Professore fait son miel, et évidemment, plus c'est con, plus c'est bon ! Parce qu'il y a de quoi dire quand même, surtout quand on est dans de la GCA-QPPHQSC (la Grosse Connerie Américaine Qui Pête Plus Haut Que Son Cul). A opposer, bien sûr, à la GCA-QA (la GCA Qui Assume). On aura, espérons-le, l'occasion de vérifier cette intéressante théorie, pas plus tard que le 2 janvier prochain, quand sortira Alien vs Predator II – Requiem, qui fait évidement partie de la deuxième catégorie.

Mais revenons à nos moutons, en l'occurrence Will Smith – Robert Neville. Disons-le tout, Robert, c'est le gendre idéal : riche (appart' sur Washington Square), beau (Robert continue la muscu même après l'apocalypse), père aimant (même si il abandonné sa famille pour sauver l'humanité « This is Ground Zero, this is my site !! »), chrétien fervent (un p'tit Amen , et hop, dans l'hélico !), militaire, patriote et même... chercheur !

Ca a beau faire trois ans que New York est transformé en zoo géant le jour, et en Nuit des morts Vivants la nuit tombée, mais notre Robert continue ses recherches dans sa cave pour trouver le vaccin qui sauvera l'humanité.

Comme il a du temps libre, il s'est concocté un planning au petits oignons, qu'il respecte méticuleusement (on se rend compte rapidement que le gendre idéal pourrait vite se transformer en vieux garçon casse-couilles.)

Donc, au programme : shopping, petit tour au video-store (je rends Les Affranchis (bon choix, mon Bob !) et je discute avec les mannequins que j'ai installé là pour me tenir compagnie, parce que je vais pas bien dans ma tête, quand même ! Le soir, je cuisine pour ma chienne, et je fais le ménage, parce qu'apocalypse ou pas, l'appart' de Robert est nickel. (On se demande s'il n'a pas payé une zombie au black pour venir faire du repassage... )

L'intrigue avance ainsi, au rythme mollasson d'un escargot mort-vivant, malgré quelques bonnes idées (le piège, le golf), mais contrebalancé par des scènes de baston peu crédibles, vu la gueule des zombies, tellement 3D qu'on se croirait dans Shrek. On n'a pas peur une seconde...

A la fin, Robert rencontre une nana, immunisée comme lui, ethniquement correcte comme lui (il est black, elle est latino), mais attention, pas de crac-crac en vue. Quand notre Bob est vraiment désespéré, il se tape pas la première survivante venue, non ! Il préfère parler au mannequin en plastique du videostore, au rayon... des films pornos (authentique !).

Au final, on découvrira une petite colonie de survivants qui vit dans le Vermont, eden originel US (les Pères fondateurs, le Mayflower, l'endroit où tout peut (re)commencer, au cœur de l'été indien qui fait un joli effet de couleurs et de lumières). La colonie ressemble furieusement à ces gated communities qu'on érige un peu partout en Floride pour les seniors qui ne veulent pas s'encombrer avec des noirs ou des jeunes, ou les deux. Donc, suivez mon regard, on recommence les Etats Unis d'Amérique comme au début, mais avec les Nouveaux Américains. Mais bon, c'est l'apocalypse, on va pas chipoter.

On le comprend, on est loin de Seul au Monde, avec Tom Hanks (film jusqu'au boutiste dans le trip Je Suis Tout Seul, Le Spectateur Aussi), loin de La Guerre des Mondes où Spielberg, avec les mêmes scènes, fait naître l'horreur absolue de l'extermination, et même très loin du bon film de zombie, qui cherche d'abord à distraire. Plantage donc sur toute la ligne, hormis les images, toujours troublantes, de New York détruit.

PS : et pour corroborer ma théorie antibritannique, le méchant virus est inventé (par erreur, certes, mais tout de même) par une scientifique... britannique ! (Emma Thompson) Donc, si on résume : tout commence à cause des rosbifs, et finit là où nous nous sommes affranchis d'Eux...
ludovico
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le 17 oct. 2011

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ludovico

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