The vow aurait pu être un bon film. En fait, n'importe quelle idée peut être traîtée. Il n'y en a pas de mauvaise. Le tout est de savoir le montrer. Pour cela, il faut travailler le découpage, insuffler ce qu'il faut d'originalité dans la mise en scène; le réalisateur doit se mettre au service de son histoire (et non de son égo), les acteurs doivent être choisis avec justesse et leur interprétation doit être aussi juste. Bon alors le film ne souffre pas de l'égo dur éalisateur. C'est un bon point. Mais pour le reste...

Déjà Channing Tatum. En soi je n'ai rien contre lui, mais il ne sied vraiment pas dans ce rôle de producteur musical qui tombe amoureux d'une artiste rebelle. Peut être déjà aurait il fallut éviter les plans torses nus (surtout quand il s'agit juste de sortir les poubelles dans la rue). Puis McAdams, aussi mignonne soit elle, m'a complètement laissé indifférent. Maintenant, les personnages qu'ils interprètent... je n'ai jamais vu de personnage aussi bêtes. Sans que ça soit volontaire. Et si c'est volontaire c'est pas malin, car ça ne donne pas envie de les supporter car le récit ne flirte jamais avec le second degré. Entre le bênet qui ne trouve pas vraiment de solution et la cruche qui ne fait aucun effort, difficile de trouver une quelconque empathie pour qui que ce soit. Mais cette mauvaise écriture ne s'arrête pas aux personnages principaux. Les scénaristes décident d'inclure quelques amis de l'un et les parents de l'autre(au féminin). Tous ces personnages secondaires sont des clichés ambulants. Les amis de Channing sont branchés, de vrais petits hypsters (on se demande d'ailleurs ce qu'ils font avec notre héro), tandis que les parents incarnent l'autorité la plus stricte et la plus aveugle qu'il soit. Sam Neil joue bien. Jessica Lange non. Mais les deux sont sous exploités et leurs personnages trop caricaturaux.

Le scénario de façon plus général est assez mal conçu. Je reproche le fait qu'aucun personnage n'évolue, que le film fait du surplace pendant 1h (durant laquelle Channing tente d'aider du mieux de ses capacités intellectuelles sa compagne qui elle s'entête à l'ignorer). Et quand enfin le déclic s'opère dans la tête de notre héroïne, on ne comprend pas trop, ça décridibilise même toute l'histoire racontée jusque là.

Je vais spoiler.

On nous explique qu'en fait la douce avait décidé de devenir une artiste rebelle en apprenant que papa avait trompé maman avec une copine. Déjà ça c'est une curieuse raison qui pousse à faire de l'art, surtout que ça s'est passé alors qu'elle était majeure. Mais que cette même raison serve de déclic pour qu'elle comprenne qu'elle doit vivre sa vie à elle, et non pas celle que ses parents veulent, c'est vraiment trop. Ca donne juste une impression de superficialité aux personnages. J'ai fini de spoiler.

Puis il y a ce problème que l'on ne sait pas trop ce que le réal veut raconter. Le combat de la jeune fille? mais il la rend tellement chiante qu'on s'en fiche de sa vie. Le fait de vouloir échapper à l'emprise des parents? Cette thématique est insérée en fin de course, sans aucune préparation au préalable, comme un cheveu dans la soupe... le combat de Channing pour reconquérir sa douce? Bah je l'ai dit, il est tellement idiot et essaie finalement tellement peur de choses que je n'en vois pas l'intérêt. J'ai aussi trouvé ironique le fait que notre héro reproche à sa douce de rester ancrée dans son passé plutôt que de vivre le présent pour retrouver sa mémoire complète, alors que lui même s'attache à vouloir lui faire revivre son passé plus récent au lieu de la laisser vivre ce présent. Ca aurait pu être une belle leçon pour le héro, qu'il comprenne qu'il s'y est mal pris, mais jamais ce fait n'est mis en avant. Peut être aussi qu'en incluant queqlues conflits dans leur couple avant l'accident, aurait permis d'approfondir le sujet et de vraiment poser la question: est ce que ce genre de seconde chance peut s'avérer utile ou non?

Enfin, la réalisation est bien douloureuse. Des plans grues rappelant la sitcom avec un peu de moyen, le tournage en studio à peine dissimulé, des effets de montage qui pretent à rire (l'accident du début au ralenti), puis les problèmes de gestion d'espace et de figurants, je pense notamment au faux mariage dans le musée (figurants au sourire forcé; on ne nous confie pas qu'il s'agit d'un mariage clandestin dans un musée et qu'il y a du coup la pression de ne pas se faire attraper, du coup, la poursuite qui s'en suit perd de son effet).

Bref, The vow aurait pu être très bien (50 first date d'ailleurs est un bon divertissement reprenant l'idée d'amnésie), mais souffre d'un scénario bancal et superficiel et d'une distribution inadéquate par rapport au scénario. C'est dommage. Et surtout on se demande comment Sam Neil s'est retrouvé là dedans. Peut être en a t il marre d'attendre le scénario de Jurassic Park 4, du coup il pète un plomb et signe un peu n'importe quoi?
Fatpooper
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le 27 mai 2012

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