Oklahoma

Je connais plus Charlie Kaufman de réputation qu'autre chose. Hormis Eternal Sunshine of a Spotless Mind qu'il a scénarisé, je ne connaissais rien de son travail. Mais ça me donnait déjà une petite idée : j'allais me faire balader tout le long d'un film. J'en étais persuadé. Et c'est le cas.

Déjà je trouve que la métamorphose physique de Jesse Plemons au fil des années lui donne une sacrée tronche, et là où il faisait vraiment bouffi dans El Camino, ce qui n'était pas raccord avec Breaking Bad, ici je le trouve crédible. Je veux dire, physiquement crédible. Il en impose, il a une gueule. Et comme tous ses collègues acteurs dans ce film, il est très bon.

Le truc c'est que ce film-là doit être assez dur à supporter pour pas mal de gens. En plus ça ne passe pas au ciné, c'est sur Netflix, donc la tentation de tout stopper peut être grande, et je comprends parfaitement ce point de vue. Mais pour ma part, je voulais voir comment tout ça allait finir et j'ai été très agréablement surpris.

C'est un film qui met du temps à se mettre en place mais c'est parfois nécessaire dans une œuvre pour que le final soit digne d'un feu d'artifice. Et quel final, les vingt dernières minutes m'ont fait halluciner ! Au niveau de la mise en scène pour une grande partie du film c'est très sobre mais pas plat, académique ou bêtement fonctionnel. Kaufman sait quoi faire d'une caméra. Il sait quand il faut montrer un acteur en gros plan, quand il faut jouer avec le hors-champ, et il maîtrise parfaitement ces notions-là. C'est ce qui rend le film supportable jusqu'à son décollage, en plus des dialogues à la fois très anodins mais qui personnellement m'évoquaient des choses, j'ai trouvé ça plutôt bien écrit.

Donc je le conseille à tous ceux qui vont tenter le visionnage du film et qui ne sont pas habitués à voir des films lents : la fin devrait complètement vous satisfaire et le film a le mérite de ne pas prendre le spectateur pour un abruti, au contraire.