Dans sa mouvance de faire des remakes-live de ses plus gros succès en animation, Disney a sorti une œuvre inédite qui, après plusieurs mois de retard, sort enfin en salles en 2018. Réalisé par Marc Forster, qui avait déjà mis en scène l'à peu près similaire Neverland, cette suite officieuse aux aventures de Winnie l'Ourson dit s'intéresser à un chapitre de l'un des romans originaux ("La Maison de l'Ours Winnie") mais lorgne plus sur le concept de Hook, indubitablement.
Nous faisons donc face à un Jean-Christophe bien grandi, père de famille obnubilé par son travail, délaissant femme et enfants et ayant bien entendu perdu son âme d'enfant et les souvenirs qui vont avec, souvenirs dans lesquels vivaient Winnie l'ourson et ses compagnons en peluche. Calqué sur le scénario du film de Steven Spielberg, Jean-Christophe & Winnie n'a non seulement pas une once d'originalité dans son histoire mais manque également de la féerie nécessaire pour faire un film enchanteur, qui plus est en 2018. Tout juste mignon, aux effets spéciaux certes réussis mais pas non plus transcendants, le long-métrage peine à nous immerger dans sa péripétie.
La faute à une mise en scène plan-plan, des scènes pas vraiment inspirées (en témoigne une poursuite en voiture molle et sans idées) et des acteurs pas ou peu investis dans leurs rôles, Ewan McGregor en premier. Voir l'acteur écossais dans un rôle à contre-emploi s'annonçait fantastique, mais l'ancien Obi-Wan Kenobi n'a pas l'air de croire beaucoup en son personnage et fait le minimum syndical. Très mal rythmé, mettant un temps fou à démarrer pour au final proposer un dénouement aussi goûteux qu'une crêpe sans œufs, dénué de réelles séquences dramatiques ou d'humour bien écrit, Jean-Christophe & Winnie risque fort d'ennuyer les plus grands et d'amuser à peine les touts petits. On aurait donc préféré une aventure plus envolée, plus magique et moins surfaite que cet ersatz tout juste regardable qui s'oubliera malheureusement très facilement.