"Who's your motherfucker, Jerry?"
Mélange curieux de comédie romantique et de buddy movie, Jerry Maguire relate la remise en question d'un agent dans le milieu du Showbiz sportif, qui souhaite donner un visage plus humain à ses relations professionnelles.
Soyons clair, s'il me fallait citer le plus gros défaut du film, ce serait assurément son thème, mais on passe facilement outre car le récit est drôle et bien mené, parfois haletant et rythmé ou posé et touchant.
Les seconds rôles ne brillent pas non plus par leur qualité d'écriture, avec une Renée Zellweger que j'ai eu du mal à ne pas trouver mignonne malgré son stéréotype de mère célibataire ruisselante de niaiserie et un Cuba Gooding Jr survolté qui fait son Eddie Murphy et me ferait presque enrager de pouvoir encore rire à l'indémodable archétype du black déluré.
Tom Cruise est au top et semble capable de jouer n'importe quoi avec une énergie phénoménale, alternant des scènes drôles et frénétiques, du gros pathos aux yeux rougis de larmes et une interprétation de "type bourré" plus vraie que nature. Le film lui a valu un Golden Globe amplement mérité et c'est clairement sa prestation qui porte l'histoire du début à la fin.
Le film va assez loin dans le 'gros sentiment' et l'étreinte virile mais ça marche curieusement bien, et même si on aura beaucoup de mal à s'identifier à ces persos "complètement fauchés !" qui vont diner en amoureux dans des restaurants chics où des orchestres de Mexicains viennent jouer à leur table, on en ressort bêtement souriant, avec l'envie de faire des bisous dans le cou d'une mère célibataire après avoir noyé son enfant.