Depuis les années Hoover, Eastwood n'a pas tellement changé d'époque, ni du genre, mais de style. Le cinéaste reste dans le biopic mais passe au film musical. Dans un New Jersey italo-américain, Jersey Boys retrace l’ascension hors du commun des Four Seasons, de la formation du groupe jusqu'à la fin du siècle.


Deuxième biopic et toujours la même façon de faire. Comme il l'avait déjà fait pour retracer l’ascension de J. Edgar Hoover, au lieu de se consacrer sur un élément marquant du parcours des protagonistes, Eastwood raconte toute la vie des membres de ce groupe. Le film parcours près d'un demi-siècle, et les 2h15 se font malheureusement sentir. Jersey Boys passe par tous les passages obligés du biopic musical et on peine grandement à retrouver dans ce film de commande la patte de Clint Eastwood.
Néanmoins, même s'il souffre de quelques longueurs, le film reste plaisant. Il le doit à son beau casting et à ses chansons que l'on prend plaisir à découvrir et à retrouver. Le chanteur John Lloyd Young est la vraie révélation du film.

On peut se demander de prime abord ce qui a poussé Clint Eastwood à s'attaquer à cette adaptation d'une pièce de Broadway. La fin du film nous offre quelques indices. En retraçant toute la vie des membres de ce groupe, le cinéaste fait une éloge de la vieillesse. Dans cette dernière scène où l'on retrouve les personnages grimés en vieux, on sent toute la fierté d'avoir triomphé de ce siècle. Des banlieues du New Jersey aux grandes scènes de New-York, c'est une véritable success-story.
Les personnages racontent eux-même cette histoire, chacun leur tour, revenant avec un œil neuf sur leur existence. Un peu comme Eastwood lui-même, que l'on retrouve dans le film à l'écran pour la série Rawhide qui marquait ses débuts d'acteurs. Un Eastwood encore plus âgé que les personnages dont il dépeint l'existence. Une belle manière pour le réalisateur de rendre hommage à son parcours qui l'a vu aller du western en tant qu'acteur à la réalisation d'un film musical.


Jersey Boys, outre un film musical bien mené à défaut d'être original, est un bel hommage aux success-stories. Aux parcours réussis de ceux qu'on attendait le moins, à commencer par celui de son auteur, Clint Eastwood lui-même.
JimAriz
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le 7 juil. 2014

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