Pour ceux qui n'ont pas lu le livre ça spoil

Décidément Stephen King est un privilégié. Rares sont les adaptations de ses romans qui ne soient pas des réussites, Carrie au bal du diable, Misery, Christine, Shinig, Dead Zone etc. Etc. Il est vrai que les De Palma, Reiner, Carpenter, kubrick, Cronenberg sont loins d'être des manches derrière la caméra. Ici c'est Mike Flanagan (The Mirror, très bien) qui s'y colle et ça fonctionne ce qui était loin d'être chose aisée avec Gerald's Game (Jessie en français).

Un couple de quarantenaires se rend dans une maison de campagne isolée dans l'unique but de pimenter, de retrouver une vie sexuelle perdue .Avec son consentement mitigé Jessie se retrouve ainsi menottée aux barreaux du lit par son mari, mais sent très vite monter une appréhension, un malaise. Elle demande à être détachée mais Gerald ne s’exécute pas, se faisant insistant, argumentant que ce n'est qu'un jeu.
Il est alors victime d'une crise cardiaque foudroyante. Jessie se retrouve prisonnière, clé de menottes et téléphone portable hors de portée. Commence alors un calvaire des plus horribles. Son époux est affalé sur le parquet raide mort crane ouvert. Un chien errant, rencontré sur la route auparavant, affamé et attiré par l'odeur du sang commence à se délecter de la chair de Gerald. Ce n'est que le début, loin de tout, elle aura beau crier elle ne saurait être entendue, pire encore personne n'est susceptible de s'inquiéter des jours durant de son absence. Du fait de la déshydratation elle commence à halluciner, voit le double de son mari puis le sien apparaître, entamer une conversation à trois (excellente trouvaille). Les vérités de son passé qu'elle avait enfouies resurgissent à travers ces échanges verbaux, des rêves, des cauchemars...

La mise en scène est léchée, le jeu d'acteurs
excellent (celui du chien ! Là je tire mon chapeau au dresseur), l'épilogue intelligent. Vive recommandation.