Malgré son titre emprunté à un magazine féminin, « Jeune & jolie » est bien le nouveau film de François Ozon, assez irrégulier en terme de qualité (« Le Refuge » et « Dans la maison » m’avaient dernièrement bien emmerdé), mais toujours aussi régulier dans sa production (quasiment un film par an depuis « Sitcom » en 1998).
De bonne famille, Isabelle est une très jolie fille de 17 ans qui vient de perdre sa virginité un soir d’été avec un amour de vacances. Alors qu’elle retourne au lycée à la rentrée, elle se met à mener une vie parallèle où elle devient Léa, une prostituée qui couche avec des hommes plus vieux qu’elle dans des chambres d’hôtel pour plusieurs centaines d’euros. Jusqu’à ce que son secret soit découvert...
Tout d’abord, le film n’est pas dépourvu de défauts. Les quatre chansons de Françoise Hardy qui rythment le film au fil des saisons se révèlent un peu inutiles tant elles surlignent l’histoire. L’ensemble n’est pas non plus passionnant, le scénario réservant finalement peu de surprises, et un léger fond de misogynie peut gêner aussi à la fin quand le personnage jouée par Charlotte Rampling avoue à l’héroïne son fantasme inassouvi de vendre son corps. On ne cerne alors pas bien ce que veut nous dire Ozon au juste : toutes des putes, sauf Maman ? Mais bon, même si tout ça manque parfois de finesse, ce n’est pas bien grave, le charme de la nouvelle venue Marine Vacth faisant pleinement son office. Il faut dire qu’elle n’a pas froid aux yeux ni ailleurs, et même si elle manque encore d’expérience, le film se suit avec plaisir avant tout grâce à sa plastique et au mystère qui se dégage de son personnage, mettant le spectateur dans une position un peu perverse de voyeur, ce dernier étant délicieusement troublé par cette délicate fleur qui s’ouvre pour s’abandonner aux plaisirs défendus, mais surtout fasciné par une belle jeune fille qui voit le loup et décide de l’apprivoiser.