Un véritable moment de plaisir simple et toujours juste qui fait autant rire qu'il touche.

Quel délicieux long-métrage que ce « Jeune Juliette » ! C’est le parfait film pour passer un bon moment estival sans se prendre la tête, sans s’ennuyer une seule seconde et adapté à tous les publics. Il y a un mélange parfait et bien dosé de rires et d’émotion. Sans jamais en faire trop, sans jamais sombrer dans la vulgarité et sans jamais se prendre pour ce qu’il n’est pas, ce long-métrage simple et juste nous conquis dès ses premiers instants. C’est pétri de bonnes ondes et rempli de jolis moments. Une véritable bulle de bonheur qui vous donne la banane avec sincérité pour la journée et duquel on sort avec un sourire grand comme ça. Tantôt, on rit à gorge déployée et la seconde d’après on est émus, les larmes au bord des yeux, secoués par tant de tendresse jamais exagérée.


Pourtant le sujet se positionne dans le domaine bouché comme jamais de la chronique adolescente, féminine de surcroît. Rien qu’au Québec cette année on a déjà eu « Une colonie » et « Dérive ». Mais en choisissant le prisme de la comédie davantage que celle du drame, Anne Emond qui change radicalement de registre, se dédouane du trop-plein de psychologie ou de certaines affèteries propres à ce type d’œuvres. Pourtant, son film n’est pas que destiné à faire rire. Entre les nombreux moments drôles et les sourires constants se glissent intelligemment de nombreuses scènes touchantes (celles entre Juliette et son grand frère notamment) et des vérités sur le monde de l’adolescence bien envoyées. C’est, en plus, très bien dialogué et sans aucune baisse de rythme. Un enchaînement de vignettes savamment orchestrées qu’on dirait tirées d’une bande dessinée avec pour ligne de conduite, la justesse de ton.


Et si l’humour fonctionne à plein sans être lourd, c’est grâce à une galerie de personnages tous plus craquants et bien écrits les uns que les autres. C’est vraiment rare de voir un film avec autant de protagonistes singuliers sans être clichés ou caricaturaux et qui soient un tant soit peu fouillés. Bien sûr, la plupart ne sont que des seconds rôles et ne peuvent avoir une présence et un profil extrêmement précis vu le temps qui leur est imparti. Mais tous, en quelques scènes, brillent de mille feux et emportent le morceau. D’Arnaud le petit surdoué adopté trop mignon au père compréhensif, adorable et empathique (Robin Aubert qui fait un beau doublé paternel après « Une colonie ») en passant la meilleure amie lesbienne, tous forment une distribution fantastique et créent un univers parfait autour de Juliette. Cette Juliette du titre est d’ailleurs celle par qui l’on ressent tout ce qui se passe dans le film et on en voudrait encore tant elle a du bagout, du répondant et qu’elle parvient sans aucune résistance à nous plonger dans ces aventures d’ado. Un joli récit d’apprentissage, charmant de bout en bout, qui nous peine quand les lumières se rallument tant c’est réussi. Vive Juliette !


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JorikVesperhaven
8

Créée

le 12 déc. 2019

Critique lue 368 fois

3 j'aime

Rémy Fiers

Écrit par

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3

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