Scie musicale en sol mineur pour stukas...

Je sais, je vais critiquer durement un film culte ! Mais qui a si mal vieilli ! Et qui en tout cas révèle le sens de l'opportunisme commercial de René Clément : on ne le lui reprochera pas si l'on considère que beaucoup de ses films ont fait un tabac au box-office français... Celui-ci compris. Ce qui n'est du reste pas un signe de qualité je vous l'accorde ! Pas plus que cette médaille en chocolat qu'on voit apparaître orgueilleusement dans le générique de début de ces jeux : "Le Lion de Saint Marc" appelé de la sorte de 1949 à 1953 avant de devenir le Lion d'Or vénitien, mais vous avez raison, on s'en fiche !
Le coup de bol de Clément, c'est d'avoir déniché la petite tourquennoise de trois ans et demi dont les parents avaient parié que la gamine serait retenue au casting. Avant de se dégonfler mais la petite insista tant et si bien qu'elle fut la plus jeune à débuter sur un plateau. Avant de faire la carrière qu'on lui connaît puisque de nos jours (2019) à 73 ans, elle tourne toujours mais pour la télévision. Elle faisait la fierté des tourquennois et habitait non loin de chez mes grands-parents
Et tout le succès lui revient car question scénario et casting, ce n'est pas bien terrible et ce n'est pas la fin qui sauve ce récit. Au début, ça partait plutôt bien avec cet exode de la guerre 39/ 45 où ses parents (ce sont les vrais !) vont chercher à se réfugier sous des cieux plus sereins. Mais le petit chien s'enfuit et la gamine se lance à sa poursuite... Poursuivie par ses parents, et eux-mêmes par des stukas allemands qui vont leur être fatals (pas pour de vrai)... Voici Paulette orpheline qui erre sans but...
"J'aime pas Paulette" braillait Bedos ! On ne peut qu'être séduit par cette petite touchée par la grâce du cinéma comme Vanessa Paradis par Joe le taxi !
L'histoire en elle-même est à pleurer : on comprend pourquoi quand on sait que c'est du raccommodage de trois sketches qui n'ont pas abouti à l'époque d'où cet agglomérat de plans à base de croix religieuses et de baffes généreusement flanquées aux gosses à cette époque-là ! Bourreaux d'enfants !
On gagnerait à refaire une VOSG de ce tournage : entendez par là une version originale sans guitare. Car cette romance assénée à la longue autant que l'ancien "tagadak" des voies ferrées finit par devenir aussi horrible qu'un ronfleur impénitent gisant à vos côtés ! Pénible au possible...
L'autre gosse, Michel le petit copain de Paulette, Georges Poujouly, a eu un destin cinématographique moins glorieux que sa copine Brigitte et fit plutôt de la figuration ensuite !
Déjà lors de ce tournage miséreux, il avait fallu rajouter des scènes pour tenir la distance, et attendre que le gamin ait fini un autre film dans lequel il avait été rasé !... Il a donc fallu lui donner un postiche pour retrouver son apparence initiale ! Sans mauvais jeu de mots, il aura donc fait au cinéma son chemin de croix avant de s'éteindre voici dix-neuf ans des suites d'une longue maladie...
Il avait pourtant des variations très personnelle de la prière du "pater-noster"...
Arte le 06.12.2019 - C8 le le 18.12.2022_

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le 17 déc. 2022

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