Sans la vague des fanboys d'Apple qui n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui, j'imagine que ce film n'aurait jamais vu le jour. Et c'est amusant de voir que c'est justement maintenant que ce film sort, au moment où l'innovation qui était la marque de fabrique d'Apple semble être au point mort.
Alors attention, dans la guerre Apple/Androïd, je me range du côté du Nokia 3210, le seul téléphone qui continuera à fonctionner lorsque les zombies auront conquis le monde. Et je serai éternellement reconnaissant à Steve Jobs d'avoir cru en Pixar et d'avoir contribué à ce qu'ils se développent pour être ce qu'ils sont aujourd'hui.
Mais revenons à ce biopic. Du moins, à cette partie de biopic, qui se concentre sur les périodes de l'Apple 2 et du Macintosh. Un peu léger pour décrire un tel personnage. Après deux (longues) heures à suivre ce film, mon impression n'est pas d'avoir vu l'histoire d'un visionnaire, mais (sincèrement) d'un gros con égocentrique incapable de travailler en équipe. Il passe son temps à s'engueuler avec tout le monde, ne se préoccupe pas du tout des contrats ou des finances, et finit par trahir ses amis.
Mais tentons de rester objectif, parler du film en lui-même, et pas simplement dire que le film est nul parce que je n'ai pas aimé un des personnages. Le film est chiant et ridicule.
Chiant parce que les deux bonnes heures que durent ce biopic auraient facilement pu être réduites d'une demi-heure. Parce que le réalisateur s'étend longuement sur des séquences et des discussions qui n'apportent rien à l'histoire.
Ridicule, parce que lorsque Steve présente l'iPod, le public l'acclame. Mais il n'a pas encore dit un mot sur l'appareil... Si ça se trouve il va annoncer une grosse merde, et juste parce qu'il montre une petite boîte blanche, le public hurle et applaudit comme des fous ? Lorsque Jobs présente le Macintosh à une convention, rebelote. Il dit simplement "je vous présente le Macintosh", et tout le monde applaudit comme s'il venait d'annoncer un remède contre le cancer...
En voyant ce film, j'ai l'impression que le réalisateur prend Steve Jobs pour le messie, et croit que tous les acheteurs d'Apple sont des fanboys crédules. Peu importe ce qu'on pense de Steve et de ses acheteurs, son biopic méritait bien mieux que ça.