50% film d'animation, 50% navet.

Je vais être indulgent côté note parce que ce John Carter n'est pas si mauvais qu'on voudrait le croire, et ce surtout pour des raisons techniques tant son bestiaire est vraiment bien fourni, bien plus convaincant que celui d'Avatar par exemple. Tout d'abord, les fameux Tharks (les aliens à 4 bras) ont la classe... et ils assurent le spectacle à chacune de leur apparition. Notamment lorsque les batailles où se mêlent des centaines de créatures s'imposent par leur côté épique et calibré. Il y a également les White Apes, de gigantesques singes qui pourraient bien trouver leur place sur Hoth. Avec un tel bilan technique, il est dommage de voir des effets réputés faciles prendre l'eau. Des fonds verts malheureux ici et là. Mais pas de quoi ricaner de trop (du moins sur télé, je ne l'ai pas vu au cinéma), car l'ensemble est largement au niveau des attentes d'un gros blockbuster.

Mais John Carter c'est également un film avec des vrais humains dedans. Des humains souvent mal castés et vêtus de costumes de récup probablement (ou le budget devait être sacrément limité). Quelques bandelettes par ci, quelques plastrons d'armures en plastoc par là, une pincée de plumes du Lido sur les épaules... on est jamais loin du foutage de gueule, d'autant que les protagonistes sont généreusement badigeonnés d'auto-bronzant orange. A tel point que Taylor Kitsch (le héros terrien qui débarque sur Mars - je résume) qui expose sa (très) blanche musculature tout au long du film passe pour un cancéreux en phase terminale lorsqu'il partage ses scènes avec d'autres humains et notamment la princesse. Volonté artistique ou pas, j'avoue que ce contraste de bronzage m'a taraudé pendant la seconde moitié du film.

Il faut dire que le récit en soit ne m'a guère passionné entre les scènes d'action avec son scénario vu et revu 3 millions de fois. Un défaut qu'il faut toutefois relativiser. Comme le dit justement LeYeti dans sa critique, John Carter c'est un film d'aventure qu'il faut voir avec un regard d'enfant et ne surtout pas juger comme une oeuvre prétentieuse qui compte révolutionner le genre.
Pour résumer, Andrew Stanton confirme son talent pour sa maîtrise de l'image de synthèse, mais il lui reste visiblement beaucoup de choses à apprendre. Malgré les grosses faiblesses du scénario, ce sont surtout les acteurs en chair et en os qui ridiculisent le film dans presque toutes les scènes où ils figurent, guère aidés il est vrai par la médiocrité des costumes et l'indigence de leurs dialogues. C'est bien dommage, un pur film d'animation aurait été un choix finalement bien plus judicieux.