John Wick dépote mais c'est normal. Réalisé par un duo de cascadeurs, dont celui attitré de Keanu Reeves, c'était couru d'avance qu'on allait pas être devant une comédie romantique gnan-gnan à la Hugh Grant.
Et c'est tant mieux car dès qu'on sort des scènes d'action, le film est caricatural voire même nanardesque. Les flashbacks où on voit ce couple s'aimer d'amour et d'eau fraîche, les méchants (russes) toujours en train de se servir un autre verre, le héros qui garde son costume impeccablement repassé tout le long. Mais bon, c'est Keanu Reeves aussi. De l'eau a coulé sous les ponts depuis Speed sorti à l'été 1994 où il incarnait une nouvelle génération d'action heroes rendant has-been les Stallone et les Schwarzenegger mais je suis content de le retrouver après sa traversée du désert suite à Matrix. Il a marqué mon adolescence. Et l'âge lui va plutôt bien.
Car comme je le disais, John Wick met le paquet sur les scènes d'action. Pour peu qu'on soit fan de jeux vidéos, des "frags" en ligne, avec son nombre de morts impressionnant à la minute, ses fusillades dantesques, ses "niveaux" (la maison de John, la boîte de nuit, les docks), ça rappelle forcément ces jeux de tir sur internet auxquels on s'adonnait quand on était adolescent dans ces salles de jeux enfumées à l'époque du modem 56K. Il se soigne même avec des médikits quand il prend un peu trop de dégâts.
Et puis, John Wick a son petit univers : sa pègre revendiquant un certain code de l'honneur pour mieux planter un couteau dans le dos ensuite, son hôtel luxueux au service de "clients" comme John Wick, ses mystérieux nettoyeurs. Tout ça mérite d'être creusé dans un deuxième épisode. En attendant, un film d'action sans humour, sans femmes, sans flics. Il n'a pas peur de poser ses bijoux de famille sur la table. Ça fait du bien.