John Wick était une bonne surprise dans le genre film d’action mutique et efficace. Sur une ligne scénaristique fine mais extrêmement claire et droite, le film se déroule sans accroc dans un déferlement de violence chorégraphie et jouissive. La mise en scène est très bien maitrisée et offre de très beaux plans de caméras, alliant une certaine proximité quand on se rapproche de l’intimité du personnage central, avec des plans plus large soulignant sa maitrise totale des espaces où il intervient. Quand John Wick entre dans une pièce, il la possède, l’envahit — rien ne lui résiste.
Les réalisateurs Chad Stahelski et David Leitch assument à fond l’excès, que se soit dans la peur viscérale du croque-mitaine et les réactions qu’elle provoque : « cette voiture…c’était celle de John Wick. » : cette réplique suffit de manier complètement absurde à faire flipper tout une famille mafieuse locale. ; ou que ce soit dans la mise en scène, avec des couleurs saturées et de forts contrastes, la dichotomie jour-nuit (l’homme rangé de jour, le tueur la nuit), et même l’emploi flamboyant des sous-titres. Keanu Reeves a juste ce qu’il fait de charisme et de mutisme pour incarner ce rôle, où il lui suffit de rester impavide avec un regard par dessous pour que ses congénères transpirent de peur.
En résumé, John Wick assume à fond être un divertissement où on se laisse porter sans réfléchir, porté par une bonne qualité cinématographique.