Comment filmer la violence ? Il y a plusieurs écoles, pour plusieurs façon de transmettre différents sentiments. On peut en dégouter son spectateur, la rendre jouissive, ludique, comique, etc... John Wick, en plus d'être une énorme bonne surprise, fait figure de cas d'école à montrer pour en présenter l'aspect primaire, froid et calculateur.
John Wick est un film de style, qui ne cherche même pas à développer une intrigue compliquée. Le film s'est fait d'ailleurs bien raillé sur les internets pour son synopsis minimaliste, mais c'est clairement ce parti pris qui rend le film encore plus fort. En effet, rendre le déclencheur de tout ce déférlement méthodique de tueries et de violences par un "simple" malentendu est extrêmement bien tourné, et renforce cette psychologie complétement bancale du personnage interprété par Keanu Reeves.
Cette réalisation de l'action, tout en clairvoyance et en plan stables rend l'action de façon incroyable. Le style visuel accordé à un travail des chorégraphies digne des plus belles productions asiatiques font du bien à voir. L'acteur principal s'est investi à fond, ça se sent et se ressent. La réalisation et le montage qui honorent l'action se font de plus en plus rares, ce qui est d'autant plus appréciable quand le tout tient sa promesse du début à la fin.
Parce que c'est dans cet étalage de violence que la psychologie du personnage se dessine, et c'est donc pour ça que la réduction maximale de la trame principale rend honneur aux cascadeurs et permet au film de prendre une autre dimension inattendue. L'équilibre est presque parfait, il n'y a que le découpage de la séquence du début qui me rend triste à me dire qu'elle ne sert à rien à part pour un effet de climax un peu désuet. Presque un sans faute et un film à découvrir, clairement.