Et voilà encore un film flingué par la horde parce que "Keanu Reeves est le pire acteur de tous les temps"... Franchement...

D'accord, je suis un grand fan de Gibson, mais en l'occurrence je n'ai pas lu la nouvelle d'origine, donc je pars sans a priori.

Johnny est un "coursier" : il a abandonné une partie de sa mémoire et peut uploader des informations sensibles pour le compte de multinationales qui craignent les hackers. On l'engage pour un transport Tokyo-Newark, mais ses employeurs ont l'air de novice et la "livraison" ne se passe pas comme prévu, vu qu'il a les yakuzas aux fesses. Sans le savoir, Johnny transporte le code-source du vaccin contre l'ANS, un virus engendré par le wifi généralisé. Vaccin mis au point par une multinationale qui ne veut pas que ça s'ébruite. Mais c'est sans compter sur la détermination des Loteks...

Pendant tout le film, la tension repose sur un compte à rebours pour Johnny : il a pris 300 Gb dans la tête alors qu'il n'a d'espace que pour 180. Cette situation d'overload lui donne 24 h, après quoi son cerveau cramera.

L'imagerie cyberpunk est sans doute un peu proprette par rapport à un "Blade Runner" ou à "La cité des enfants perdus", mais n'empêche, l'essentiel de l'univers de Gibson est là : les datagloves, la représentation tridi du cyberspace des hackers, le caractère relatif des images montrées, un lasso laser qui coupe tout, des implants bioniques divers, des anabolisants chelous, un jack mémoriel situé en arrière de la tempe, un extenseur de mémoire et un pach correctif contre la dyslexie (lol).

Au niveau environnement urbain, on a des fourgons tagués, des slums avec des barils servant de braseros, et surtout la reprise (mais à NYC) de cette belle idée de la Trilogie du pont gibsonienne : un pont désaffecté investi par une culture alternative. Et comment ne pas aimer le design de la pyramide inversée d'écrans, qui sera reprise dans un épisode de Cowboy Bebop ?

Comme chez Gisbon, il y a pas mal d'Asiatiques, et il y a des tueurs à gage - mention spéciale au Prophète, j'ai beaucoup ri et je pense qu'il fallait des tripes pour faire dans un film hollywoodien un tueur qui ait la gueule de Jesus. ^^

Alors déchirez le film si vous voulez : oui il y a un dauphin hacker, oui il y a une légère chute de rythme au milieu, et le film aurait gagné être coupé de 10 min.-un quart d'heure. Il y a quand même Takeshi Kitano, et les acteurs sont bons, notamment Ice-T (Dina Meyer est plus inégale, hélas). Udo Kier en Ralphy, un intermédiaire veule, est savoureux, même s'il en fait des tonnes.

On est dans le divertissement hollywoodien, mais le public n'est simplement pas habitué à une imagerie un peu différente. Dommage.
zardoz6704
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes New York, la ville où tout est possible et Films où Jesus est une figure négative.

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le 29 août 2013

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zardoz6704

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