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Avant tout oubliez la bande annonce qui vend le film comme une comédie sur fond de nazisme. Cette partie proprement dite ne concerne que les 20 premières minutes du film. Pour le reste « Jojo Rabbit » révèle un récit plus fin et nuancé que ce qu’il laisse entendre au départ. Le point de vue est celui d’un enfant de 10 ans, embrigadé idéologiquement, il est dans le mauvais camp mais ne le sait pas, pas encore en tout cas. Petit à petit, il sera rattrapé par la cruelle réalité. C’est en cela que « Jojo Rabbit » est plus honnête à mon sens que « La vie est belle » (celui de Benigni) auquel il est parfois comparé. Le point de vue y était celui d’un adulte qui mentait à son enfant, tout comme le réalisateur mentait au spectateur, le prenant lui aussi pour un enfant. Cela donnait un film confortable et rassurant sur un sujet qui ne l’est pas, et ne le sera jamais. « Jojo Rabbit » lui rétabli la dure vérité lors d’une scène de basculement au milieu de l’histoire. Cette scène est amenée subtilement et cueille le spectateur sans qu’il s’y attende, pour le faire entrer dans une seconde partie plus rude, qui fera grandir prématurément notre petit nazillon. Il n’hésite pas à bousculer les jeunes (et les moins jeunes) spectateurs venu voir un spectacle familial, et c’est tant mieux.
On passe donc de la comédie à un récit initiatique émouvant. Le tout est encadré par deux chansons, une des Beatles en ouverture, utilisée ironiquement sur des images de foules hystériques devant le Führer (de la Beatlemania à la Hitlermania...), puis une de Bowie en guise de final qui voit nos jeunes héros danser sur les ruines de la vieille Allemagne, laissant ainsi l’avenir aux « Jungend » enfin débarrassés d’Hitler.
Fable tragi-comique « Jojo Rabbit » sous ses dehors colorés, ne fait pas l’impasse sur les ravages d’une idéologie absurde et destructrice, à Hollywood actuellement, ou tout doit être lissé pour ne pas choquer, cela relève du petit miracle.
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Créée
le 19 mars 2020
Critique lue 108 fois
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