Ceux qui connaissent mes goûts cinématographiques savent que j'ai un amour inexpliqué pour les films parlant de la seconde guerre mondiale, en particulier ceux qui en parlent d'une manière dont on ne s'attend pas, une manière dérivée, étrange et nouvelle.
Avant même de le voir je savais donc qu'il y avait beaucoup de chances que j'apprécie Jojo rabbit... et je ne me suis pas trompé.


Jojo n'est pas que la comédie burlesque que l'on nous avait vendu dans les bandes annonces, avec un Hitler ami imaginaire et des gags à tout va. Certes c'est un film très drôle, et pas seulement durant le premier quart d'heure, mais c'est aussi un film dur (que je déconseillerais d'ailleurs aux enfants trop sensibles). Le film prend réellement une tournure dramatique vers le milieu-fin du film, qui montre nous seulement l'horreur mais l'absurdité de la guerre, absurdité sublimée par le regard d'enfant de Jojo qui ne comprend pas vraiment ce qui se passe - comme le dit Elsa, Jojo n'est qu'un enfant qui veut faire partie d'un club, il a peut-être Hitler comme ami imaginaire mais ce n'est pas pour autant qu'il comprend ce qu'est être un nazi. Jojo n'est qu'un enfant à qui l'on essaye d'arracher l'innocence, qui au final restera (non sans peine) notamment grâce à sa mère qui en quelque sorte lui fait reprendre goût à la vie.
Les personnages de la mère et du capitaine sont quant à eux marquants et très attachants : non seulement ils rendent parfaitement hommage aux résistants allemands mais en plus le fait qu'ils réussissent à faire preuve d'amour


(au péril de leur vie)


dans un régime si extrême est un exploit magnifique que le film sublime. Et d'ailleurs, vive Scarlett Johansson !


Le film est beau, rien à dire de ce côté là. Certaines scènes sont très marquantes et vont peut-être devenir iconiques, comme la scène où


Jojo prend la grenade


(après celle-là c'est peut-être parce que j'adore le slow motion),


celle de Jojo et sa mère en vélo, ou celle où Jojo fuit la bataille


... et la scène finale ! Si simple et si belle.


Jojo n'est pas qu'une comédie, c'est aussi un film qui dénonce avec intelligence une idéologie que la plupart suivaient sans réellement comprendre, qui sublime les héros de la résistance, mais surtout, rend hommage à l'enfant et à sa précieuse innocence, capable de survivre à une guerre. Bravo Waititi !

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le 3 févr. 2020

Critique lue 376 fois

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PuduKazooiste

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