Du pire au meilleur

Je suis allée voir Jojo Rabbit en traînant la patte, et je suis ressortie de la salle bien plus enthousiaste.
En voyant le casting (Rebel Wilson et Sam Rockwell en tête), je m'attendais à un film ultra-caricatural, lourdingue, foutraque, un peu grotesque et enfantin. La bande-annonce n'avait rien arrangé : Adolf Hitler bourré de tics, Scarlett Johansson en maman un peu perchée, un petit garçon au sourire (et au nom) agaçant...
Déployant un thème à la fois réréréré-chauffé (la Seconde Guerre Mondiale) d'un point de vue rarement abordé (les Jeunesses hitlériennes), Taika Waititi a réussi à faire un film rebondissant.
Un succès qui tient notamment au casting, assez étonnant, et à quelques trouvailles scénaristiques intéressantes. Jonglant entre le drame et la comédie Wes Andersonienne (on sent l'influence de l'Américain dans certains mouvements de caméra, la photographie, les costumes et certains ressorts narratifs, ou encore à l'importance que prend la musique dans le film).
Alors oui, il y a quelques moments un peu grotesques, chaplinesques (les scènes avec Hitler en tête), mais il y a aussi de nombreux moments de grâce (les papillons dans le ventre, les fausses lettres de Nathan, les punchlines de Yorki, la visite de la Gestapo...).
Finalement plus profond et marquant qu'il n'y paraît, ce film méritait mieux que ce titre un peu facile.