Essuyant les échecs successifs depuis le catastrophique Suicide Squad, DC/Warner semblait être dans une impasse, puis arrive le Lion d'or (en gros la Palme d'or vénitienne).
Todd Phillips, le réalisateur de Very Bad Trip et son compère Lawrence Sher à la photographie sont allés aux antipodes de leur genre de prédilection pour le plus grand plaisir des yeux. Le film dispose de plans magnifiques au sein d'un Gotham 80's qui est ultra réaliste. Le metteur en scène semble plus libéré avec sa caméra que lorsqu'il fait ses comédies potaches, ce qui est très plaisant car vous le savez maintenant quand la caméra se balade ça me plaît beaucoup beaucoup.
Au niveau de l'écriture, même si (l'amour s'enfuit) l'on suit un personnage qui sombre peu à peu dans la folie et que cette histoire a été racontée une paire de fois, le scénario met en place quelques twists pas piqués des hannetons pour tenir le spectateur concentré.
Exemple : La relation avec Sophie complètement imaginée par Arthur
Les compositions d'Hildur Gunðnadóttir (qui a travaillé pour Chernobyl), envoûtantes et énigmatiques, comme l'est le Joker, sont très très bonnes. De plus, on a l'impression qu'elles sont dans la tête du personnage ce qui renforce d'autant plus la puissance de sa musique.
Sur les acteurs je n'ai rien à redire, Joaquin Phoenix est magistral, comme toujours. Voir De Niro dans un film qui fait, en quelque sorte, référence à Taxi Driver est très beau. J'espère également que Zazie Beetz va enfin démarrer la carrière qu'elle mérite.
Je vous invite donc à aller voir ce film qui fait sans nul doute parti des films de l'année et qui, je l'espère, ne vous décevra pas.