La Présentation





Joker est un film de Todd Phillips sorti en 2019 avec Joaquin Phoenix dans le rôle du Joker.


Le film revient sur une des origines du personnage du Joker, qui se nomme cette fois, Arthur Fleck, un clown souffrant de problèmes mentaux qui le poussent à rire !





If You Just Smile !





Dans ce Joker, ce que l'on sent directement est la patte Scorsesienne du film !


En effet, le film prend beaucoup d'inspiration de Taxi Driver et La Valse des Pantins.


On retrouve du Taxi Driver par rapport au personnage qui est en pleine quête de sens, alors qu'il est une bombe à retardement dans une ville qui le dégoute, digne des meilleurs films noirs sur le point d'imploser.


Quant à la Valse des Pantins, le personnage d'Arthur Fleck est un comédien raté, convaincu d'avoir le potentiel pour être un grand comédien, alors qu'il ne fait rire personne ... De plus, le personnage de De Niro est l'opposé du personnage qu'il jouait dans La Valse des Pantins, et son personnage à une vision de la réalité bien à lui, montrant que le squelette du film est dans ce film de Scorsese !


Après, le Joker est une étude de personnage ainsi qu'un pamphlet de nos sociétés modernes qui après des décennies de déni et de demandes de sacrifices du peuple, alors que le 0.01 % détient 75 % pourcents des richesses du globe et qu'avec les Macron et compagnie, leurs capitaux ne font qu'augmenter, la société est sur le point de se retourner ainsi que de céder à l'anarchie, donnant à Joker une aura révolutionnaire qui ne saura pas s'en rappeler la crise des Gilets Jaunes !


Joker fait tant plaisir à voir aujourd'hui par le fait qu'il ne cède pas au côté aseptisé des productions actuelles, son pinacle ayant été atteint dans les derniers Marvels avec Captain Marvel et son personnage cheaté juste parce qu'il s'agit d'une femme, contaminé du cliché féministe que les hommes sont tous des porcs, mais ne vous inquiétez pas, captain féminisme est là pour régler les problèmes !


On a aussi cela dans Avengers : Endgame, où on a notre moment Girl Power appuyé comme rarement au cinéma ... (et dire que ses fanatiques critique Tarantino, alors que Jackie Brown et la mariée de Kill Bill font de bien meilleurs personnages féminins que ses héroines stéréotypées et sans saveur que l'on peut retrouver avec Rey de Star Wars aussi parfaite que fantomatique ...)


Joker s'impose donc dans la veine des The Dark Knight, Incassable et Logan, allant chercher son inspiration autre part que dans les comics, allant prendre son inspiration chez Scorsese, Kubrick (Orange Mécanique), David Fincher (Fight Club), Katsuhiro Otomo (Akira), etc.


Je vois également dans le film une allégorie biblique de l'Echelle de Jacob, qui a eu le droit à un film par Adrian Lyne, qui comme Todd Phillips, avant ce film, n'avait rien fait de bien engageant, mais ces deux films marquent leurs filmographies !


Bref, Arthur Fleck gravira avec difficulté des escaliers durant le début du film qui symbolisent son idéal, sauf qu'il ne trouve son bonheur qu'au moment où il cesse de lutter pour gravir les escaliers et qu'il embrasse sa folie et décide de descendre vers les enfers.


Sinon je voudrais parler du handicap du Joker, au début je trouvais qu'il s'agissait d'une mauvaise idée, car cela ferait en sorte de dire que seuls les handicapés peuvent succomber à la folie et que j'aurais préféré qu'Arthur soit banal jusqu'à la scène où on apprend qu'Arthur est adopté et que sa maladie résulte de la maltraitance de son père adoptif (et de l'indifférence de sa mère adoptive) qui lui a endommagé le cerveau provoquant ce trouble mental ... à ce moment-là, le film refuse la facilité pour montrer d'autant plus à quel point la société et ses membres sont profondément malades, en plus de montrer un côté stoiciste dans le sens où face à un monde en train de brûler en lâchant prise on peut en rire, que la vie n'est pas une tragédie, mais une comédie !


De ce fait, le film n'a rien à voir avec un appel à la violence, mais plutôt un appel à l'empathie et à la sympathie envers autrui pour l'avoir en retour ainsi qu'une sorte d'avertissement envers les plus riches que l'on voit rire devant les Temps Modernes, alors que Chaplin se moquait du Fordisme, méthode que l'on utilise encore d'ailleurs …





La Réalisation





Todd Phillips avant de faire ce film n'avait fait que des films efficaces, mais sans grande ambition, vision ou proposition, mais ce film marque une amélioration dans tous les secteurs en matière de réalisation !


Cependant, est-ce qu'il arrive à égaler les maîtres du cinéma ?


Non, mais c'est pas mal !


En effet, Todd Phillips prouve qu'il peut faire des films ambitieux avec des idées de mise en scène servant le propos, un traitement de la lumière et des cadres permettant de créer une ambiance, quoique le découpage ne soit pas vraiment pas au niveau d'un Scorsese, même si certains travellings avant me font beaucoup penser à The Machinist, où on voit le corps quasi anorexique de Joaquin Phoenix pour véhiculer une impression de malaise. On a la séquence d'intro qui place directement l'un des conflits d'Arthur : sa solitude, en l'isolant par le fait de le séparer des autres personnages par la lumière ou encore une manière de filmer la ville qui se rapproche des films noirs.





Les Acteurs





Vous le sentez venir, et je vais parler comme beaucoup d'autres avant moi de la performance de Joaquin Phoenix aussi inquiétant que magnétique, enfantin et âgé, triste et rieur, etc. il joue d'émotions contradictoires simultanément créant la folie du personnage tout en créant une empathie et une sympathie envers le personnage, en le voyant faire de son mieux pour être de bonne humeur et rendre les gens de bonne humeur, encaissant les coups, les réflexions, la puanteur de Gotham et le désastre qu'est sa vie ...


Robert de Niro revient en montrant avant The Irishman qu'il n'a rien perdu de son talent et qu'il revient fort !





La Musique





La B.O. est composée par Hildur Guonadottir, qui a également composée la B.O de Chernobyl.


Cette B.O. comme de nombreuses B.O. de nos jours, n'est pas une B.O. avec des thèmes, mais plutôt de la musique ambiante qui sortit du film, perd de sa puissance.


Finalement le meilleur morceau, est la reprise de Smile de Jimmy Durante et sa version instrumentale que l'on retrouve dans le trailer et que j'aurais aimé avoir dans le film ...





La Conclusion





Pour être honnête, je n'y croyais plus et Joker m'a prouver tort, alors bravo à Todd Phillips et surtout à Joaquin Phoenix qui porte le film sur ses épaules !

Créée

le 18 oct. 2019

Critique lue 255 fois

4 j'aime

Albator_Larson

Écrit par

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