Pas le chef-d'oeuvre annoncé un peu partout mais tout de même un très bon film. La faute à des influences trop évidentes, à la limite du pastiche : notamment Taxi Driver, La Valse des pantins et Fight Club. La faute aussi à un réalisateur qui se regarde un peu trop filmer et qui enchaîne les plans au ralentis parce que... c'est joli ? Joaquin Phoenix est, comme attendu, parfait même si je trouve qu'il souffre également de ce côté "show off". Le genre d'interprétation outrancière qui plaira assurément à l'académie les Oscars. ll y a également un problème de rythme avec une sous-intrigue qui tire en longueur. On aimerait que l'histoire avance un peu plus vite et , paradoxalement, qu'elle se termine un peu plus tôt. Voila pour les principaux défauts.
Reste un film hors norme, très audacieux dans sa forme, inhabituelle et ambitieuse pour le genre, et dans son discours, qu'on pourrait qualifier de nihiliste. Il nous questionne sur la violence et la folie de notre société qui peut, parfois, engendrer des monstres tout aussi fous et violents. On peut ainsi comprendre et même à ressentir de l'empathie pour ce type de personn(ag)e. C'est en ça que Joker sonne juste. Certains passages ultra-violents sont tétanisants dans leur soudaineté et leur froideur. Je retiendrai particulièrement une scène dans le métro que j'ai trouvé absolument glaçante et parfaitement mise en scène.
Le genre de film "coup de poing" qui attrape instantanément le spectateur et ne le lâche plus durant deux heures. Un geste radical et beau, qui, je l'espère, fera des émules chez la concurrence.