Pour faire simple, il m'a semblé dans Joker que la direction artistique et la performance d'acteur n'arrive pas à combler la vacuité du scénario.
Scénario qui doit faire avec un cahier des charges sans grandes surprises.
Quand je parle de cahier des charges, c'est tout ce long cheminement qui va transformé un homme fragilisé par la vie en un Joker meurtrier. C'est la partie obligatoire...
Elle occupe les 2/3 du film, et le souci c'est que je l'ai trouvé plutôt ennuyeuse.
Alors ok, c'est lent et contemplatif: l'ambiance prend le temps de se poser.
Mais dans ce que ça raconte, il n'y a ni originalité, ni grande surprise.
D’où l'ennui.
Il existe cependant une certaine fraîcheur dans le film: c'est le postulat de départ.
La vision inversé des codes traditionnels du film de super héro:
Là ou Batman est usuellement vu comme un justicier intraitable, la proposition, ici, c'est un monde ou les Wayne sont des milliardaires arrogants tout puissants.
De ce fait, le Joker, d'habitude psychopathe imprévisible, est traité en victime du système, pauvre, persécuté et humilié. Ce qui en vient à justifier ces actes violent et en faire un héro dans Gotham, comme dans le film. C'est aussi ce qui le rend finalement très prévisible.
C'est l'idée "originale" du film.
Elle est plutôt intéressante mais prête néanmoins à réflexion:
Il est difficile de ne pas lui donner un sens et une porté politique.
C'est que les partisans du Joker ont un sérieux air de Black Blocks...
Le propos du film peu donc être vu comme un simple divertissement, mais il pourrait tout aussi bien être récupérer pour justifier n'importe quel acte de pillage ou de violence dans le monde réel.
Je comprend donc mieux la polémique qui s'était installé avant la sortie du film aux Etats Unis. Car dans sa vision des luttes de classe, on peut voir le "Joker" comme ajoutant un peu d'huile sur le feu dans le contexte actuel.