HERBERT ! Ramène-toi... DÉPÊCHE TOI !... T'as entendu parler du Joker ? Oui. Bon. Tu l'as vu ? Oui ? T'es un bon gars Herbert.
Tu sais, quoi ? Faut qu'on arrête de comparer Phoenix à Ledger. Car leurs films ne traitent pas des mêmes ambitions, ni des mêmes conséquences narratives. Ledger c’est le chaos incarné. Dans Joker, on n'a pas du tout ça. Phoenix c’est la folie humaine. Ledger n’a pas ce côté humain dans The Dark Knight. Sisi, je t'assure Herbert...
Arthur Fleck est un bon gars dont les pensées sont certes noires mais il n’est pas méchant, il est même… trop gentil. Il est serviable, et essaie laborieusement de résoudre ce qui le ronge tous les jours de l’intérieur. La violence du monde où il ère va réveiller sa propre folie-violente. Tous les jours il est confronté aux remarques rabaissantes des autres, dans son travail, dans la rue, dans le milieu dans lequel il vit. Il ne voit qu’une chose de la vie, c'est la laideur dont est capable l'homme. Un monde fou, crée des gens fous. Néanmoins, la violence dont le Joker fait preuve n’est pas la violence des autres, pas la violence banalisée et universelle celle que l’on voit tous les jours, dans les mots, dans les actes, dans l'environnement même. Le Joker montre sa folie furieuse au grand jour, il attaque ceux qui l’ont moqué : la Société.Tandis que le Joker de Ledger est… Il n’a pas de pla--- d’origine. Tout comme le chaos, le chaos a toujours été là. Depuis la naissance de l’Univers. L’Univers est né dans le chaos. Et ce Joker est le Chaos.

De quoi ? Mais kestudis. Tu racontes n'importe quoi... Le...Film d'auteur. Hm. Qu'est-ce qu'un film d'auteur, Herbert ?...Hm... MAIS OUI BIEN SÛR.



Un film d'auteur, mon cher Herbert, c'est une expression utilisée pour
qualifier l'ensemble des films d'un réalisateur ou un scénariste
reflétant sa personnalité artistique. Ce terme cherche avant tout à
lier l'œuvre d'un cinéaste à des thèmes de prédilection et la
cohérence d'un style novateur et singulier.



Ah bah oui là tout de suite ça en impose. Mais tu sais, film d'auteur ça ne veut pas dire grand-chose en soi, c'est juste le terme poli pour pas dire branlette intellectuelle. De...Oui ! Tu as raison Herbert, Transformers sont des films d'auteur. Tu sais pourquoi ? Nan, ouais t'as eu un éclair de génie. En des onomatopée simples et quelques mots assez complexes : "EXPLOSIONS BOUM BOUM BOUM GROS PLAN SUR LAMPADAIRE BOUM BOUM BOUM EXPLOSIONS, AVALE MES FX !! AVAAAAAAAAAALE !!".
Ce qui est clair, c'est que le script a été écrit en référence à de vieux films, qui eux l'étaient, car non muselés par la production. Chaque plan est fabriqué pour t'exploser la rétine comme Transformers explose son budget FX. Et c'est certainement ça qui te fait penser que c'est un film d'auteur, Herbert.
Après... Monsieur Philips n'est capable de se montrer personnellement, d'apporter des idées neuves, de dépasser le cadre de ses références ou d'affirmer quelque chose d'original. Le film est limite "clipesque", l'accent est mis sur les lumières, le cadrage, etc. En ça, ce n'est pas un film d'auteur.


Vwala. Tu as des choses à me dire, Herbert ? Les points négatifs ? Ah. Fais péter.
« Il n’y a pas de réel but… Si on ne connait pas le personnage du Joker, on peut vite s’ennuyer car l’objectif du film n’est pas clairem--- n’est pas annoncé du tout. » Hm. Je ne suis pas d'accord. Au contraire, reprendre le le Joker à la racine sans passer par aucun des comics permet d'ouvrir le film à tout le monde, connaisseur ou pas.


« Le Joker ne tue pas par folie. HAHA ! VOUS NE L’AVIEZ PAS VU VENIR CELLE-LA ? Ses actes les plus violents ne sont jamais motivés par la folie, mais simplement par vengeance, Murray, son ancien collègue qui lui a donné un flingue et pour lequel il est viré, les trois connards du métro, etc. Et le fait qu’il épargne le nain a parce qu’il l’a toujours « bien traité » est une preuve que le Joker est un minimum rationnel dans ses meurtres. Le Joker de Ledger butait des gens à droite et à gauche comme ça, pour le fun : ça, c’est de la folie fulgurante et imprévisible. Le Joker de Phoenix n’agit pas comme un fou furieux mais comme un ultra-violent face à ceux qui le méprisent. »


Absolument ! C’est vrai, mais ça reste une forme de folie, c'est un détachement de la réalité pour ne plus agir que selon ses impulsions : il n’est pas jontil avec ceux qui ne sont pas jontil avec lui.
Pour le coup que le Joker du Ledger bute en random c'est... Oui et non, le Joker de Ledger se présente comme complètement aléatoire mais il a quand même un plan, et hyper complexe.


« Le Joker de Legder dit bien à Wayne (c'est Wayne nan ?) "est-ce que je suis un gars qui a l'air d'avoir un plan ? »


Il dit ça à Dent à l'hôpital mais c'est ce qu'il dit, c'est un personnage complexe parce qu'il a un plan et une visée précise mais il prend un chemin chaotique pour l'atteindre, le Joker de Ledger cherche à se débarrasser de toute la racaille de Gotham pour être seul face à Batman, et veut montrer que tout le monde est corruptible et qu'il suffit d'une mauvaise journée pour que n'importe qui devienne un Joker, ce qu'il réussit, du coup, en tuant littéralement toute la mafia et en transformant Dent en Double-Face.


« Qui ici peut me définir clairement la maladie mentale ou la folie ? »
Jolie question ! A laquelle je peux répondre une chose : le film ne nous le dit pas car il nous montre la vision de Fleck, une vision qui est biaisée par la Société qui "traite ces gens là comme des inexistants" donc le film fait passer la folie/malade mentale d'Arthur comme inexistante. Le rire n'est qu'un aspect de cette maladie mentale, la plus visible : donc c'est normal que le film en parle car c'est quelque chose d'inignorable... Oui bah il existe pas ce mot, c'est un néologisme.


  Mais bon… Avec tout ça… On l’aime notre Joker nan ? Perso je l’adore. Et j’ai mis plusieurs jours avant de me rendre compte que je venais de voir un véritable chef-d’œuvre. Ce film ne m’a vraiment pas laissé indifférent. 
Allez casse-toi Herbert, c'est le jour... J'ai sommeil... Le Veilleur des Films va dormir. A une prochaine nuit.

Et surtout n’oublie pas... That’s l...


Revoir le Joker... réfléchir à ce qu'il montre... pourquoi le Joker sourit tout le temps, peu importe les circonstances... Comprendre. Pleurer.

Perlman
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le 5 nov. 2019

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