Joker fait partie de ces films que j’aurais adoré aimer mais qui, en le voyant, me fait demander d’où peut venir la hype et l’engouement autour d’un truc pareil.


Je n’écris généralement pas de critique et note encore moins les films car je n'aime pas cela mais quand je vois ce film obtenir un Lion d’Or, être adoubé par la critique et applaudi par les spectateurs, hé bien je me sens vraiment complètement en décalage.


Je ne vois tout simplement pas ce qu’il y a d’intéressant dans ce film. Il est pour moi dans la catégorie de films qui fait croire qu’il est profond alors qu’il se fout complètement de la gueule du monde. Je ne sais pas comment enchaîner ma scène ? Je vais faire 5 minutes de Joachim Phoenix qui danse au ralenti dans des toilettes publiques. Le ralenti des gens qui dansent sur de la musique sympa, c’est forcément artistique, c’est forcément intelligent : regardez, il est fou ce bonhomme, il est traumatisé par cette société, regardez, il danse. Et ça ben écoute je vais le faire au moins 3 fois dans le film pour combler les vides du scénario.


Mais venons-en au principal problème, le personnage principal. Le terme LOURDEUR est je pense le mieux adapté sur le traitement du Joker et de l’univers qui l’entoure. Le personnage n’est défini que par le fait qu’il se fait constamment victimiser par des personnages qui le tabassent sans raison, juste pour dire « et oui les gens sont des connards violents, et ouais la société c’est bien de la merde ». Et pour moi tous ces moments sont amenés de manière extrêmement grossière. Par exemple, se faire tabasser par n’importe quel gars random ne suffit pas, il faut qu’il se fasse virer de son travail, la raison ? L’employeur veut récupérer une pancarte publicitaire faite en vieux bois pourri trouvé dans la rue avec le slogan écrit au feutre à l’arrache… C’est ça la raison, sérieusement ? Mais on s’en fout on n’a pas le temps, il faut que le personnage vive un enfer, on passe donc à la prochaine scène d’humiliation publique gratuite et c’est ça tout le long.


L’arnaque de ce film vient du fait qu’on fait croire que c’est un film sur le Joker. Seulement, à Aucun moment ce personnage ne peut être le Joker. Le Joker est machiavélique. Le Joker a tout compris de comment marche la société malade qui l’entoure et fait tout pour que ce soit le chaos. Le Joker est intelligent et a sa propre logique, sa propre folie. Ici Joaquin Phoenix veut seulement avoir la notoriété, passer à la télé et être reconnu en tant que grand humoriste (un peu comme Requiem for A dream en fait), mais ne pose jamais de regard politique ou critique sur la société qui le malmène, il n’est qu’un pauvre gars qui n’a pas de bol. Juste l’idée de faire une origin story au Joker était un pari risqué vu que tout le personnage est énigmatique, et le résultat est encore pire que ce que je pouvais penser.


Là où le Joker est censé créer minutieusement une situation de chaos, ici, l’émeute se fait malgré lui, sans faire exprès. Cette idée aurait pu être intéressante si elle avait été bien traitée dans un autre film, avec un personnage autre que le Joker, mais là, non, c’est juste nul. Au final, on fait croire que quelqu’un comme le Joker peut être créé seulement par l’injustice du monde, jamais la question du machiavélisme qu’il peut avoir n’est abordé. Au final, c’est juste un pauvre gars qui n’a pas eu de chance et pour moi ça ne fonctionne pas du tout en l’état dans le film.


Sur cette idée du comique raté qui veut à tout prix la notoriété, je ne peux que conseiller de voir la valse des pantins de Scorsese, dont le Joker se veut être une sorte d’hommage raté (en mettant même De Niro en gros clin d’œil). Dans ce film au moins le personnage est construit et évolue avec sa propre logique.


Enfin bref, c’est mon avis à chaud, désolé si je m’exprime mal mais je fais part de mon incompréhension générale. Je crois que les critiques françaises ont cru voir leur fantasme de dérive des gilets jaunes et adoré sans trop chercher plus loin. Ou alors chacun a projeté son fantasme d’un vrai bon film qui mettrait en scène les névroses du Joker. J’ai juste eu l’impression de voir Joaquin Phoenix faire de l’actor studio en roue libre, sur des plans façon publicité (les séquences de danses au ralenti il suffirait juste de mettre le nom d'un parfum à la fin pour que ça fonctionne parfaitement) ce qui aurait pu être génial si seulement le personnage et l’intrigue avaient un fond, ou un propos.

Marcus-Flint
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le 12 oct. 2019

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