Bonsoir à toutes et à tous. Dimanche dernier accompagné d'un ami, j'ai enfin pu aller voir ce film, dont j'entends tant et tant parler. J'ai enfin pu m'en faire ma propre idée, tentant de slalomer entre les différents spoils et essayant de faire fi des divers avis des uns et des autres pour pouvoir apprécier le film à sa juste valeur, selon mon regard. Voici donc ma critique du Joker, j'espère que sa lecture vous sera agréable.


Dernier film de Todd Phillips avec, dans le rôle éponyme, un Joaquin Phoenix très amaigri pour le rôle (perdre une 20aine de kilos pour un rôle, il faut avoir une sacrée dévotion pour le projet !), ce film, si on vient le voir pour se plonger dans l'univers DC Comics, mieux vaut s'arrêter au titre. Hormis quelques références et quelques petites lignes, ce film ne semble pas s'inscrire dans le DC-verse.


Pour parler du film en lui-même... Je l'ai trouvé poignant, bien écrit et avec des musiques aux petits oignons (d'ailleurs, les musiques de certaines scènes m'ont rappelé celles de Man of Steel). Même si le film reste assez calme pendant longtemps, on prend le temps de se poser sur le personnage central de l'intrigue : Arthur, un homme simple, un peu "cassé" par la vie. Un paria qui peu à peu va embrasser ses démons et s'ouvrir au chaos.
Le film débute assez simplement, avec un petit Arthur essayant de faire son métier de clown, tant bien que mal dans une ville immense et sale ou règne insécurité et violence. Lui qui espère apporter le joie et le rire, rien ici n'est là pour lui faciliter la tâche et c'est de désillusions en désillusions, de coups de pas de bol en coups dans le dos, de révélations en chocs émotionnels que petit à petit, le film va conduire notre futur symbole de Chaos sur le chemin... "D'une journée complètement pourrie".


C'est là le seul vrai lien à mon sens avec le DC-verse car selon l'intéressé lui-même, il suffit d'une seule journée pourrie pour faire sombrer le plus normal des hommes dans la folie la plus sauvage. Et c'est précisément ce que nous suivons ici. Un homme au passé lourd, psychologiquement peu stable qui peu à peu perds pieds, essaie de trouver sa place dans un monde cruel, méchant et froid, tente de se créer des "bulles d'air" pour respirer un peu... Avant que ces dernières n'éclatent et fassent du gentil Arthur... Le Joker.


Ce film est très prenant dans sa manière d'aborder le chemin d'Arthur vers la folie, les petits événements mis bout à bout qui vont le pousser à commettre l'irréparable et, dans un contexte plus que tendu, amènera bien des personnes à eriger son acte et son costume en symbole (et quand on voit le climat mondial actuel, il est difficile de ne pas faire un parallèle furtif. Mais je digresse.)


Joaquin Phoenix est absolument merveilleux dans ce rôle. Ses mimiques, sa voix, ses danses et... Son rire. Un rire dérangeant, intempestif et viscéral qui le prend aux tripes faisant de la vie du pauvre Arthur une comédie des plus dramatique. En essayant de ne pas trop en dire (le spoils, c'est le mal) on voit dans ce film qu'en prime de la folie grandissante et triomphante du personnage principal, celle-ci sert de terrain fertile à quelque chose qui, là aussi, est traité de façon aussi magistrale que poignante : le Chaos.


Dans ce film le Chaos est partout. Dans la ville, dans le système, dans les gens qui ont perdu tout espoir et surtout dans la tête d'Arthur ! Et ce sera un acte, presque accidentel, qui mettra le feu aux poudres et permettra au Chaos de se répandre et d'exploser pour donner un acte final qui donne vraiment des frissons tant la scène est réaliste. Quand dans un pays une partie de la population se coupe du réel et où les plus humbles sont abandonnés alors la situation pourrit et ne peut en venir qu'à une fin des plus... Explosive.


Aussi, on voit dans ce film quelque chose de tristement réaliste. Le cynisme omniprésent de la "classe dominante". Tout est cynisme et tout est matière à ridiculiser les classes laborieuses et, comme nous sommes au cinéma, on a droit a une scène de vendetta qui est la pierre angulaire du film, un acte du Chaos triomphant.


Si je devais résumer ce film, je dirais que c'est avant tout un voyage. Un voyage dans le cerveau d'un homme qui sombre petit à petit dans la folie, porté par une foule cherchant à exprimer sa colère et qui finit par devenir l'incarnation du Chaos. En somme oui, ce clown n'est pas qu'un clown. Il n'est plus Arthur, il n'est plus un homme, il est le Joker et son règne ne fait, sans doute, que commencer.


Voilà c'est tout pour moi, merci à toutes celles et ceux qui me liront jusqu'au bout pour cette critique toute fraîche et je vous dis à bientôt sur Senscritique !

ThrudvangarBrise-Fal
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le 14 nov. 2019

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