"On est tous à une mauvais journée de finir comme moi..."

Magistral, grandiose, sublime ... aucun mot ne pourra parfaitement décrire ce chef d'oeuvre, surement le film de l'année. Joker me réconciliera avec Todd Phillips car j'étais très loin de me voir dans une salle de cinéma pour voir son nom au générique après Very Bad Trip et War Dogs.
Mais Joker m'a convaincu, envouté, ce personnage si mystérieux qui a maintenant 75 ans et qui méritait son film loin de Marvel.



C'est moi où c'est de plus en plus la folie dehors ?



Joker , un film sur la déshumanisation, la folie sous son pire aspect, la déchéance de l'Homme... voilà tout ce qui constitue ce bijoux. Todd Phillips à réinventé ce personnage, héritier du mythique Batman, sans pour autant trahir sa source. Loin de l'image d'un Comic Book Movie, le film tire sa force autrement, il puise dans cette question dramatique Et moi ? Que ferai-je ? Pourrai-je m'en sortir ?. Puisque même si la trame se passe dans les années 80-90, l'on ne peut s'empêcher de trouver des échos de notre époque. Sans oublier cette parole qui résonne encore dans la salle de cinéma "On est tous à une mauvaise journée de finir comme moi", un silence, lourd, très lourd, la vérité ressort de l'écran comme une claque, Arthur Fleck n'est pas le Joker, il l'est devenu, on l'a poussé dans un gouffre de folie. Cet homme rejeté, bafoué, insignifiant que la société ignore et maltraite pour anéantir l'existence de l'Homme. Dans ce Gotham loin de la modernité, qui s'enfonce un peu plus chaque minute dans la folie et qui n'attend qu'une chose : pouvoir imploser. Comment ce personnage si torturé peut-il alors s'en sortir ? Alors que dès les premières minutes du film il est déjà maltraité par le scénario ? Un homme qui ne respire que pour rire, pour faire le clown, va finalement trouvé son Mister Hyde.



Avant, je me disais que ma vie était une tragédie. Je me rends compte que c'est une comédie.



Mais comment parlé du Joker sans parler de celui qui lui prête son visage, Joaquin Phoenix, sans aucun doute un des acteurs que je "protège" le plus. Une de ses meilleures prestations était pour moi le sensible Théodore dans Her (je ne comprend toujours pas cette éviction de nomination pour le Meilleur Acteur aux Oscars d'ailleurs). Qui de mieux pour incarner ce passage vers la folie que l'un des acteurs les plus "torturés" d'Hollywood ? Il est ici tout simplement grandiose, comme si le Joker avait été créée pour lui. Il semble habité par Arthur Fleck, il est désarticulé, envoutant. Il porte le film et le scénario, il crève l'écran, et si Arthur Fleck n'arrive pas à se faire voir, Joaquin Phoenix hypnotise les spectateurs pour qu'on ne voit qu'une seule chose : lui, et même avec une scène partagée avec Monsieur De Niro ne peut pas rivaliser.



Tout ce que j'ai c'est des idées noires...



Finalement Joker n'est que la finalité du film, l'alter ego d'Arthur Fleck ne vient pas tout de suite, il se fait attendre, ressentir, il annonce son arrivée avec danger tout le long. Le Joker va naître doucement, et Arthur se laisse envahir par son chaos intérieur, porté par cette ville qui le pourrit chaque jour un peu plus. Il ne s'agit alors pas d'un film sur le Joker, mais sur sa transformation, car finalement celui-ci arrive à la toute fin, il devient ce personnage dans les dernières minutes, Joker n'est que la retranscription de son ascension.



J'espère vraiment que ma mort ira plus de sens que ma vie



*Joker ***ne termina pas non plus de nous présenter des scènes frappantes : la scène des escaliers, du maquillage, de l'entrée sur le plateau de Murray, la scène finale dans l'hôpital... toutes ces scènes poussent le film au chef d'oeuvre. Sans oublier les références direct à **Batman avec la famille Wayne (et le cinéma d'oeil à Bruce Wayne à la fin lorsque Arthur pense à une blague que sa psy ne peut pas comprendre). Et si certaines personnes s'opposeront totalement au film parce qu'il est trop loin des comics, car en effet ce qui rend aussi le personnage du Joker si inquiétant c'est que l'on ne sait rien de lui à la base, l'on ne sait pas d'où lui vient cette folie, ici le personnage est tout aussi inquiétant, puisque sa folie lui vient tout simplement de la société, alors, pourquoi ne deviendrions-nous pas nous aussi comme lui ? Qu'est ce qui nous empêche de plonger dans cette folie à notre tour ? En effet, nous sommes tous à une mauvaise journée de finir comme Arthur Fleck ...

Galax1a
10
Écrit par

Créée

le 15 mars 2020

Critique lue 166 fois

Galax1a

Écrit par

Critique lue 166 fois

D'autres avis sur Joker

Joker
Samu-L
7

Renouvelle Hollywood?

Le succès incroyable de Joker au box office ne va pas sans une certaine ironie pour un film qui s'inspire tant du Nouvel Hollywood. Le Nouvel Hollywood, c'est cette période du cinéma américain ou...

le 8 oct. 2019

235 j'aime

12

Joker
Larrire_Cuisine
5

[Ciné Club Sandwich] J'irai loler sur vos tombes

DISCLAIMER : La note de 5 est une note par défaut, une note "neutre". Nous mettons la même note à tous les films car nous ne sommes pas forcément favorables à un système de notation. Seule la...

le 11 oct. 2019

223 j'aime

41

Joker
Therru_babayaga
3

There is no punchline

Film sur-médiatisé à cause des menaces potentielles de fusillades aux États-Unis, déjà hissé au rang de chef-d'oeuvre par beaucoup en se basant sur ses premières bandes-annonces, récompensé comme...

le 2 oct. 2019

194 j'aime

123

Du même critique

Matilda
Galax1a
7

On ne choisit pas sa famille, mais on se la créée !

Une nouvelle adaptation tout a fait remarquable de Roald Dahl qui aura définitivement marqué mon enfance que ce soit avec ses livres ou ses adaptations (James et la grosse pêche, Charlie et la...

le 14 mars 2020

2 j'aime

Bird Box
Galax1a
6

Sans les yeux ...

Je ne pensais pas que je regarderai ce film car c'est un film Netflix et que je ne suis pas spécialement fan de leur création, mais Bird Box vaut le coup d'oeil (Sans jeu de mot). On a du mal à ne...

le 1 janv. 2019

2 j'aime

Le Grand Jeu
Galax1a
6

La Princesse du Poker

Je me suis étonné à grandement apprécier ce film qui au départ n'avait absolument pas retenu mon attention. La bande-annonce ne m'avait pas du tout conquise, vendant le film avec un "inspiré d'une...

le 28 mars 2019

1 j'aime