Un manque de grandeur

C'est mauvais.
J'ai presque envie de dire que c'est objectivement mauvais.
Mais bon, comme ce film a été acclamé par la critique, j'imagine que le problème vient de moi et pas du film.
C'est ce que raconte le film qui est problématique. Rien que le fait que Batman ne soit pas présent, c'est une erreur selon moi. Le Joker est un personnage qui fonctionne de par sa confrontation et sa complémentarité avec Batman. Le Joker sans Batman c'est comme des frites sans sel, une femme sans seins, un homme sans couille, un balai sans poils, Jean Lassalle sans son énorme Pif majestueux. C'est la présence de Batman ; le bien qui anime le Joker ; le mal.
Ici le Joker est animé par le ressentiment, il est méchant avec les méchants et c'est pathétique.
Le Joker est sois disant apolitique, mais il a l'air de dire que c'est la faute de la société s'il va mal et que ce sont les riches(pas que monétairement parlant, la richesse en général) qui sont responsables de la pauvreté des faibles. C'est beaucoup plus compliqué que ça espèce de con. Tu emmènes un flingue à ton boulot qui consiste à faire rire des enfants, tu assumes tes responsabilités, tu ne te plein pas comme un chien battu. En fait dans ce film le joker geint beaucoup trop. J'avais le souvenir d'un Joker actif, énergique, déterminé et effrayant, car mystérieux, complexe et extrêmement sournois. Là, Le Joker est faible, agis sous le coup de l'émotion et il fait de la peine à défaut d’être effrayant. Tu as envie de l'emmener au resto du cœur pour lui filer une bonne soupe carotte-poireau puis de lui faire prendre un bain.
Le film est donc enrobé de cette victimisation lancinante pour se terminer par le clou du spectacle : le Joker se plein sur un plateau télé pour que tout le monde soit au courant que la société.
Est méchante avec lui. C'est ridicule. En fait, ce personnage déguisé en clown ne devrait pas s'appeler "Joker", il ne le mérite pas ; c'est juste un trublion malade mental insupportable.
Le film s'éparpille à travers de nombreux thèmes mal traités et souvent traités à moitié. Le manque d'affection, des soucis freudien à la con, la norme, le suicide, la société gouvernée par les forts contre les faibles.
On ne comprend pas ou le film veux nous mener.
C'est bâclé.
Un des meilleurs exemples de bâclage que nous propose le film, c'est probablement la relation fictive avec cette jeune fille noire. Les scènes, non seulement très courtes, sont filmées de manières impersonnelles et fades, cette relation a l'air de servir à rien pour le développement du scénario. Et là, d'un coup, on apprend que depuis le début, cette relation n'a jamais existé. C'est de la merde !
Rien ne va dans ce que le film veut nous faire croire ! Cette fille n'a aucune personnalité !
Comment elle pourrait tomber amoureuse de cette loque au sourire d'hyène asthmatique !
Personnellement, je suis une femme et je croise un clown anorexique tremblotant dans un ascenseur, j'ai tous sauf envie de lui rouler une grosse galoche !
Et ensuite pour être bien sûr que le spectateur neuneu a bien tout compris, on lui repasse toutes les scènes avec juste le joker tout seul !
C'est du foutage de gueules !
Ha oui, rien à voir, mais pourquoi il s'enferme dans un frigo ?
Une chose à sauver tout de même ; visuellement, c'est très beau, la mise en scène est de toute beauté, la photographie également. Il y a de la chaleur, de la matière, de la vigueur, de la pêche, de la lumière, bref tout l'opposé du propos du film.
Voilà, j'invite donc la populace à m’expliquer en commentaire ce qui leur a plu dans ce film et ce qui selon eux en fait un bon film.