L’avantage d’un bon coup de fourchette

C’est muni de ma carte d’adhésion au « Tatane biatch club » que j’ai lancé Joker, la dernière représentation en savate artistique du copain Jason, que j’avais quitté sur une note mitigée mais honnête : Homefront que je dois être l’un des seuls à avoir —relativement— apprécié (fan jusqu’à la mort, et puis Jason avec une casquette, trop badass). Sans autre exigence que celle de voir des dents voler, des coudes se briser, des genoux se plier dans le mauvais sens, c’est avec le sourire que j’ai embarqué pour un petit tour à Vegas.


Aux manettes de ce clip de propagande contre les dangers du jeu, Simon West, un prodige du film d’action —ahem— qui a, entre autres, signé les Ailes de l’enfer (film de commando aérien avec Nico en chien fou condamné à buter des gens par réflexe) ou Le flingueur, une référence d’actionner moderne —ahem bis— avec l’ami Jason mais aussi The expandables 2 qui a su me filer le smile en salle (ui ui je sais). Inutile de dire que l'attente est à son comble au moment de lancer le film, la petite cuillère plantée dans le pot de glace à la vanille (miaaaam).


Après 20 minutes de tatane nerveuse bien convaincante et 1h10 de drame social poussif porté par un Jason qui n’est décidément pas à son aise pour jouer les mecs troublés – on peut pas être un foufou du coup de latte aérien et doué pour l’émotion, ce n’est pas com-pa-tible ! —, il y a deux façons de voir les choses. Où l’on se dit que, finalement, on en a eu pour son pognon, parce que quand Jason pète des nuques, c’est divertissant en diable, Simon West fait bien le taff, l’action est lisible et les molosses qui se font dérouiller prennent très —très— cher, où l’on se demande pourquoi les mecs qui mettent en scène Jason et ses coups de latte n’ont toujours pas compris que devant ce genre de film, on s’en fout royalement du background drama de compétition.


Il n’y a en effet que les fanboys du sanguin à la mâchoire fermée qui trouveront leur compte dans ce genre de bobine, les autres déchanteront à coup sur, tombant dans l’ennui devant une énième version de savatage pauvre en fight qui n’a rien à proposer d’autre que ses quelques fulgurances martiales. Du coup, si l’on n’aime pas le personnage du chauve nerveux au point de sourire naïvement quand il essaye de feindre l’émotion, il vaut mieux passer son chemin ; Simon West se prend trop au sérieux et implique Jason plus que de raison dans une trame narrative qui n’est finalement pas assez prétexte aux cassages de tronches, trop rares pour un film qui est censé ne reposer que sur ces derniers.

oso
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste L'ours, Homo Video, en 2015

Créée

le 18 mai 2015

Critique lue 997 fois

8 j'aime

1 commentaire

oso

Écrit par

Critique lue 997 fois

8
1

D'autres avis sur Joker

Joker
oso
5

L’avantage d’un bon coup de fourchette

C’est muni de ma carte d’adhésion au « Tatane biatch club » que j’ai lancé Joker, la dernière représentation en savate artistique du copain Jason, que j’avais quitté sur une note mitigée mais honnête...

Par

le 18 mai 2015

8 j'aime

1

Joker
Behind_the_Mask
6

Un coup de mou, Jason ?

Jason Statham, je l'aime bien. Il a une bonne bouille sympathique et tatanne immanquablement du méchant, toujours avec style. Je passe a chaque fois un bon moment en sa compagnie. C'est encore le cas...

le 20 janv. 2015

8 j'aime

Joker
EricDebarnot
3

Sauf que non...

Drôle de film que ce "Joker" qui suit les rails d'un scénario plus que prévisible - le loser (physiquement invincible, on parle quand même ici de Jason Statham dans son rôle habituel de "badass")...

le 23 sept. 2015

4 j'aime

2

Du même critique

La Mule
oso
5

Le prix du temps

J’avais pourtant envie de la caresser dans le sens du poil cette mule prometteuse, dernier destrier en date du blondinet virtuose de la gâchette qui a su, au fil de sa carrière, prouver qu’il était...

Par

le 26 janv. 2019

81 j'aime

4

Under the Skin
oso
5

RENDEZ-MOI NATASHA !

Tour à tour hypnotique et laborieux, Under the skin est un film qui exige de son spectateur un abandon total, un laisser-aller à l’expérience qui implique de ne pas perdre son temps à chercher...

Par

le 7 déc. 2014

74 j'aime

17

Dersou Ouzala
oso
9

Un coeur de tigre pour une âme vagabonde

Exploiter l’adversité que réserve dame nature aux intrépides aventuriers pensant amadouer le sol de contrées qui leur sont inhospitalières, pour construire l’attachement réciproque qui se construit...

Par

le 14 déc. 2014

58 j'aime

8