(...) Célestine, d’emblée, pose son style. Elle est une domestique, donc par définition sert, mais jamais complètement. Elle juge et manipule ses pairs, subtilement. Ses regards en disent tout de suite long sur son caractère indéfinissable, son charisme induisant la méfiance, et son aura séductrice provoquant le trouble chez les autres.
Léa Seydoux fait preuve d’une précision de jeu proprement hallucinante, nous happant immédiatement dans la profondeur de ce personnage, nous incitant à la suivre, à la comprendre, nous séduisant. Génial !
Benoît Jacquot s’amuse par ailleurs, avec notre perception de Célestine, la rendant toujours plus illisible lorsque l’on pensait l’avoir cernée. Il utilise pour cela des flashbacks surprenants, tant par leur longueur variable mais toujours justifiée émotionnellement parlant, que par le rythme étrange qu’ils donnent au film. Ils s’intègrent en tous cas parfaitement dans ce petit quotidien, façonnant par effet de vignettes, un portrait complet de femme ainsi qu’une description singulière d’une époque. Pas qu’elle soit particulièrement originale cette description, mais elle marque, grace au regard désabusé de Célestine (...)
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