On dirait le Sud
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John Ford s'est confortablement installé dans le cinéma parlant depuis déjà quelque temps lorsqu'il met en scène Judge Priest en 1934, chronique de vie dans une petite ville du Kentucky où un procès va chambouler la vie de ce petit village.
Tout l'intérêt du film est là d'ailleurs, plus que dans les péripéties mais dans ce portrait chaleureux, tendre et idéalisé par John Ford pour ce petit village du sud qui vient de sortir de la Guerre Civile. Il met en scène une galerie de personnages hauts en couleur passant d'un juge un peu roublard mais pensant toujours au bien de sa ville à un raciste pur et dur en passant par un accusé noir ou plusieurs femmes, qui ont ici leur rôle à jouer. Ford mélange plusieurs genres, passant du procès à quelques touches plus légères, voire même de romance mais surtout une chronique plaisante de cette ville dans laquelle il nous immerge sans difficulté.
On trouve tout de même quelques ombres à ce beau tableau, notamment dans la vision idyllique qui vire un peu trop à la caricature lors de certains moments, à l'image du personnage représentant tous les stéréotypes racistes. C'est vraiment dommage qu'il y ait ces quelques légères maladresses, Ford pouvait très bien s'en passer sans aucunement nuire à la chronique de vie qu'il met en place. Surtout, qu'excepté ce point-là, il se montre plutôt inspiré, filmant avec sobriété et arrivant à nous y immerger pour en faire ressortir l'humanisme, l'intérêt voire quelques sensations.
Il y aussi un certain charme et une ambiance mélancolique qui ressortent du récit, Ford filmant, et ce n'est ni la première, ni la dernière fois, une époque révolue qu'il idéalise, constatant les immenses changements dans ce début du XXème siècle. Les personnages sont bien interprétés, chaque acteur, ou presque, apportant sa pierre à ce bel édifice, notamment Will Rogers, merveilleux dans ce juge attachant ou encore Anita Louise ou Henry B. Walthall.
Si John Ford commet quelques maladresses par-ci, par-là, il est tout de même bien difficile de ne pas se laisser porter par cette douce mélancolie qui imprègne les habitants de cette petite ville du Kentucky.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes La destinée de John Ford et Mes Années 1930 au cinéma
Créée
le 20 mars 2016
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