Une nouvelle fois, la machine hollywoodienne, à court d'idées, nous livre un un produit dérivé d'un film ayant marché des années auparavant. Ici, c'est une suite d'un petit classique du cinéma d'aventures des années 90, "Jumanji" , qui débarque sur nos écrans en cette fin d'année 2017. Sauf que maintenant, ce n'est plus le jeu qui vient déverser ses créatures monstrueuses dans la réalité mais les joueurs qui sont happés par l'univers du jeu. Pas une mauvaise idée du coup puisque le jeu est, entre-temps, devenu un jeu vidéo. Et il faut bien l'avouer, des films se concentrant sur des personnages coincés dans un jeu vidéo, il n'y en a pas forcément des caisses même si on peut citer "Tron" ou encore le "eXistenZ" de David Cronenberg qui savait joué avec les niveaux de réalité que pouvaient percevoir le spectateur à travers de subtils détails fantasmagoriques parsemant le film.
Mais dans "Jumanji : Bienvenue dans la jungle", aucun doute possible, les 4 teenagers du début du film se voient littéralement matérialisés dans un jeu vidéo où, il faut l'avouer, les premiers instants sont assez réjouissants. PNJ (un personnage d'un jeu débitant les mêmes répliques et non contrôlables par le joueur), capacités inhérentes à chaque personnage ou encore nombre de vie limitées, Jake Kasdan, le metteur en scène, a eu la bonne idée de jouer avec les codes du monde geek pour livrer une oeuvre d'aventure qui s'éloigne un tant soit peu des canons actuels.
Malheureusement, grosse production oblige, le film est vite rattrapé par les émois des teenagers qui, à travers leurs différents avatars, vont s'épanouir et se découvrir. Le problème, c'est qu'on s'en fout. Quand vous transportez une bande de gamins dans un jeu vidéo d'aventure et que ces derniers reçoivent des super-pouvoirs, tout ce que l'on ne veut pas voir, c'est du teenage-movie sentimentalo-chiant. Qui plus est que les autres personnages, cantonnés à leur rôle de personnages de jeux vidéos (le méchant est juste une caricature sans aucun approfondissement), n'apportent aucun contre-point à ces longues scènes de dialogues (la séquence de cours de drague...) inutiles et difficiles à digérer.
Si on ajoute à cela de trop nombreuses incohérences scénaristiques et des choix trop hasardeux des personnages principaux , on se retrouve devant un blockbuster plus ou moins potable qui n'a pas su exploiter ses points forts en voulant viser un public trop large.