Radcliffe poursuit sa métamorphose

Gamin puis adulte, Daniel Radcliffe continue avec brio sa carrière dans l'après Harry Potter. Si Rupert Grint semble s'être volatilisé (ou avoir transplané ailleurs), et si Emma Watson est probablement celle ayant le mieux réussi, Radcliffe est à coup sûr celui qui est le plus à suivre...

Privé de liberté pour causes de contraintes industrielles, l'acteur choisit avec soin ses projets et cela se voit. Ces dernières années, après La Dame en noir en légère transition, puis un passage au théâtre, le gamin le plus connu de l'histoire du cinéma se retrouve dans des projets plus indépendants et s'y amuse. Bien sûr, la génération Potter aura du mal à suivre, la faute à une distribution pitoyable de ses derniers projets (il fut souvent attendre des lustres pour voir ses films de façon légale ou bien payer 20 € le film). Swiss Army Man et Imperium sont passés, et c'est maintenant avec Jungle sorti en catimini que le jeune anglais revient, plus surprenant que jamais.

Loin d'un rôle bloquant qui ne révélait pas le potentiel de l'acteur, je trouve que Daniel Radcliffe a fait d'immenses progrès avec un jeu beaucoup plus juste et bien plus fluide qu'auparavant. Jungle est efficace grâce à lui, d'autant plus que cette histoire est basée sur des faits réels.

Film de survie dans la jungle, il ne faut pas y voir un Man vs Wild malgré de rares scènes de cet acabit. Je n'ai pas non plus retrouvé un côté Into the wild comme certains semblent le voir, non, le personnage principal décide de faire des voyages et de vivre de choses simples comme beaucoup de monde le fait. On connaît tous plusieurs personnes ayant décidé de tout plaquer pour voyager, et Jungle reprend justement ce propos, plutôt que de faire une critique de la société de consommation.

Je dirai d'ailleurs que Jungle ressemble davantage à un film comme The Lost City of Z, nous narrant des personnages traversant les dangerosités de la jungle pour trouver une tribu perdue. La recette fonctionne bien, et Jungle se regarde très bien sans être un film terriblement marquant.

7/10.