Autant je peux aimer l'audace des Wachowski, autant Jupiter Ascending cumule trop de défauts et d'erreurs de parcours pour que je puisse les passer sous silence.
Mettons qu'on oublie les faiblesses du scénario et son absence de Whodunit (Jupiter ne sert à rien, la raison pour laquelle on la pourchasse est une excuse pour toute l'histoire du film), il reste quand même une intro particulièrement ampoulée où on prend le spectateur par la main pour mieux lui cracher au visage. Cette voix off, cette mise en place capilotractée qui ne sert à rien... A croire que les Wachowski ont oublié Matrix.
Ce n'est pourtant pas le plus surprenant. Non, il faut rendre à l'esthétique le pouvoir qui lui appartient. Ici, si le look général de l'espace et des vaisseaux est assez réussi, il n'en est pas de même des décors et des costumes, au point qu'ils réussissent à gâcher ce qui est plaisant à regarder (je parle de Mila Kunis, évidemment). Un kitsh qui emprunte autant à Flash Gordon qu'au Dune de David Lynch. Drôles de modèles.
Malheureusement, le reste ne brille pas non plus : Eddie Redmayne devrait rendre son Oscar tant son interprétation est ridicule (il n'est peut-être pas le seul à blâmer mais, de toute façon, Michael Keaton le méritait davantage) et les performances de Channing Tatum et Mila Kunis sont très peu inspirées. C'est Natalie Portman qui doit être contente d'avoir décliné le rôle titre...
J'en rajouterai encore un peu avec la bande originale de Michael Giacchino, une insulte au genre qui fait passer celle d'Interstellar pour un chef d'oeuvre. Autant de clichés musicaux dans si peu de notes, c'est à croire qu'il concourrait pour le Guiness des records.
Je voulais pourtant vraiment croire à ce Jupiter Ascending, lui trouver le charme d'un Cloud Atlas ou au moins la folie d'un Speed Racer. Mais il reste bien creux en comparaison et tout ce que j'en retiens, c'est son potentiel. Le bon côté, c'est qu'on échappera sûrement à la trilogie qui aurait pu naître de ce film. Ouf.