Simulacre Park.
Hammond avait la foi, les moyens, quelques lois intimes qu'il faisait rejaillir sur son parc, protégeant ses créatures plus encore que son propre fils, et même si tout déraillait, il avait fait de...
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le 29 sept. 2013
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Assurément le plus mauvais de la franchise, malgré la présence de Sam Neil, dont le personnage apparaît ici beaucoup plus fragile à partir du moment où l'on sait qu'il n'est plus en couple, même si une séquence plutôt bien réalisée nous a, un court instant (quand il parle de dinosaures à un môme qui semble être son fils), donné l'illusion que ce n'était pas le cas. Dommage, le couple Neill - Dern était l'une des bonnes surprises du premier opus, l'un des ciments, une force sûre. L'autre force des précédents opus était de faire surgir les monstres le plus tard possible, de suggérer leur présence, comme Spielberg savait déjà le faire depuis Jaws. Ce qui fonctionne, c'est donc de faire croire à la présence de la bête, mais sans la montrer, avant de la faire surgir au moment opportun : véhicules bougés, clôtures malmenées, ombres sous la pluie, cris, rugissements, sang laissé par la pauvre victime, quelle soit sauvage ou civilisée. Dans le premier, le Tyrannosaurus Rex n'en finissait pas de se faire attendre, tout comme dans "Le Monde Perdu", où il mettait près d'une heure à venir, avant de surgir sous le feu des projecteurs.
Ici.. 20 minutes de film, et paf, un (gros) truc laid, assez mal fait, sort de la brousse pour se farcir un homme, puis un avion, sans qu'il n'y ait une once de peur, sans attente, sans tension, sans suspense donc (n'est pas Hitchcock qui veut). On le sent venir... le réalisateur est content d'être promu pour faire ce film déjà vieux avant même d'être sorti, il est tendu, bande, et n'en peut plus d'attendre. Il se masturbe (il sort son monstre quoi).
Après avoir dit qu'il ne retournerait jamais sur l'île "aux monstres", le Pr Grant change subitement son fusil d'épaule à cause de l'appât du gain qui lui permettrait de financer ses fouilles poussiéreuses d'os(sements) dinosauriens, juste avant qu'il ne serve lui-même d'appât. Un avion, un atterrissage, et hop un dino. Après tout, pourquoi s'emmerder à faire patienter inutilement le spectateur ? Autant lui donner tout de suite ce qu'il est venu chercher... ce film, c'est un peu comme si mon steak n'était pas assez cuit. Je demande à être remboursé.
En plus de la vitesse d'exécution avec laquelle les situations sont amenées, l'enchaînement mal orchestré des séquences enlève toute saveur au produit, le film pêche par sa mauvaise réalisation, plate, sans souffle, sans lyrisme (n'est pas Spielberg qui veut), son humour balourd (l'Allosaure qui s'en va après s'être approché du groupe tout crotté), et ses sketchs familiaux gonflants et superfétatoires (les souvenirs d'une partie pêche endimanchée, le couple divorcé qui forcément se reconstruit).
Il n'y a rien de plus à en dire, c'est complètement loupé.
Jurassic Park appartient au passé. 1993, c'est loin. Léger sursaut, passable, avec le Monde Perdu 4 ans plus tard, et puis c'est tout.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films (re)vus en 2016., Les plus mauvaises suites de films, Les meilleurs films avec des dinosaures, Les meilleurs films avec Sam Neill et Les meilleurs films avec William H. Macy
Créée
le 2 juil. 2016
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