Alors mettons d’entrée les choses au clair : Jurassic World n’est pas le film qui fera descendre de son piédestal en os de diplodocus son illustre prédécesseur. Les détracteurs de ce nouvel opus trouveront leur grain à moudre, car on peut reprocher finalement pas mal de choses à ce film. (Attention, ça va spoiler)
A commencer par sa structure, assez classique et surtout utilisée dans la majorité des blockbusters actuels. On retrouve donc des personnages finalement peu développés et assez caricaturaux, des scènes d’émotions superflues – le dialogue des enfants sur le divorce des parents- ou encore une propension à en faire parfois un peu trop (les raptors dressés quand ça les arrange, les clins d’œil au premier opus un peu trop nombreux et insistants).
Mais (parce qu’il y a forcément un mais), ce film est un film malin.
Malin dans son choix de créer un dino génétiquement modifié. Ce que tout le monde avant le film a décrit comme une énorme erreur est finalement un des points positifs du film, puisque même dans le film quasiment tous les personnages sont d’accords pour affirmer qu’un dino modifié, c’est tout sauf une bonne idée. Du coup, ça rebat un peu les cartes, et prend tous son sens lorsque la justification de l’attente du public et de sa volonté de toujours avoir quelque chose de plus neuf et plus sensationnel est avancée.
Ensuite, l'essence même du film lui évite trop de comparaisons avec Jurassic Park, grâce aux (nombreuses) références à ce premier opus dont il se réclame être une suite. Mais aussi puisque ce premier film mettait en scène la survie d’un petit groupe de personnages avec une tension de tous les instants, alors que ce film est au final beaucoup moins stressant (même si il contient son lot de scènes tendues). En ce sens, Chris Pratt est vraiment excellent, puisqu’il fait à la fois le héros sérieux et son sidekick rigolo. Ce mec pourrait faire n'importe quoi, je continuerai à être fan.
Reste cette fin de film. J'avoue que je suis resté un peu perplexe, ce mélange d'épicness et de nanar m'a légèrement déboussolé. Pour le coup, si les gens en voulaient toujours plus, là ils sont servis ! Faire intervenir le T-Rex est quand même une excellente idée, mais cette alliance des vrais dinosaures avec le Vélociraptor qui monte sur le Tyrannosaure, c'est presque un peu too much.
Au final, Colin Trevorrow fait un film qui cherche à faire plaisir à tout le monde. A ceux qui ont aimé le premier opus, à ceux qui aiment les dinosaures, à ceux qui se demandent à quoi sert Omar Sy à Hollywood (bon là il n'a pas vraiment la réponse). Quitte à en faire parfois un peu trop, comme lors de la scène ou les deux enfants se baladent dans leur bulle, avec environ 100 dinosaures de 15 espèces différentes au mètre carré. Mais je préfère rester sur une fin plus positive, comme ce magnifique dernier plan qui nous montre bien que dans tout Jurassic Park qui se respecte, à la fin, c'est le T-Rex le roi.