La bande annonce ne présageait rien de bon, le film s'avère être un divertissement passable. Colin Trevorrow, qui n'avait absolument pas l'ambition de faire mieux que le premier opus de la saga, considère plutôt son Jurassic World comme un hommage au film de 1993. Le réalisateur multiplie les clins d’œil et les scénarios des deux longs-métrages sont très similaires. Mais avec toutes ces références qui ne font que nous rappeler à quel point Jurassic Park était brillant, on passe malheureusement une grande partie du film à regretter le génie de Spielberg. L'émerveillement n'est plus au rendez-vous et les personnages sont beaucoup moins attachants, voire complètement idiots (d'ailleurs le méchant interprété par Vincent D'Onofrio semble tout droit sorti d'une série B).


« C'était mieux avant » donc, comme dirait le personnage joué par Jake Johnson. Car oui, le film possède également un petit côté méta (on se demande même s'il n'est pas conscient de son côté un peu risible) : les visiteurs blasés que nous y voyons (« Les dinosaures faisaient rêver le public il y a 20 ans, aujourd'hui ils ne suffisent plus » comme dirait le personnage joué par Bryce Dallas Howard) seraient une métaphore de nous autres spectateurs, qui demandons toujours plus de suites (ou pas), tout en sachant que rien n'égalera l'original... Certains y voient même une critique d'Hollywood et des Majors.


Alors méta-film ou pas, il est vrai que Jurassic World est assez représentatif du blockbuster contemporain, avec ses qualités (grand spectacle, suspense, humour...) et ses défauts (clichés, lourdeurs, script prévisible, abus d'effets spéciaux...). C'est un film d'action amusant mais très convenu, qui comporte son lot d’incohérences, ainsi qu'une poignée de moments plus ou moins grotesques que je n'énoncerai pas (certains youtubeurs s'y donneront surement à cœur joie). Je ne vous parlerai pas non plus du dressage (démystification ?) des raptors...


Il n'empêche que cela reste un assez bon film de divertissement. C'est toujours un immense plaisir de revoir tous ces dinosaures manger plein de figurants. Et puis, c'est bon de retrouver Omar Sy (qui joue très bien au passage), son rire m'avait manqué. Bref, Jurassic World est une suite dispensable (comme l'étaient Le Monde perdu et Jurassic Park 3) mais efficace et distrayante. Vous pouvez y aller sans hésiter, mais n'oubliez surtout pas d’apporter votre énorme seau de popcorn.


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le 17 juin 2015

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Amaury F.

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