Le malaise hollywoodien

La frontière entre hommage et plagiat est parfois particulièrement ténue. Et je trouve que Jurassic World se situe justement à cette limite, les scénaristes se montrant quand même très borderline vis-à-vis du plagiat. Je pense surtout que le film démontre aussi le malaise d'Hollywood à l'heure actuelle.

Il faut reconnaître que le film, à force de jouer l'hommage à Jurassic Park, ne s'en défait jamais. Entre le thème de John Williams que l'on flanque ici, un membre familial qui reçoit les gosses dans le parc à dinosaures, un héros badass, deux gosses livrés à eux-mêmes, le questionnement quant à l'utilisation de la génétique pour ici, non pas ressusciter une espèce disparue mais bien en créer une nouvelle, ça fait quand même énormément pour qu'on ne reste que dans l'hommage.

Plus qu'une suite, Jurassic World est avant tout un reboot de la franchise. Les années 90 étant quand même maintenant bien derrière nous, il faut donc que les dinosaures amusent la jeunesse d'aujourd'hui. On y ajoute des effets spéciaux "modernes", des dinosaures plus impressionnants, de la connectivité et de la technologie à tout-va pour que la jeunesse d'aujourd'hui s'y retrouve. Les adultes ayant grandi avec Jurassic Park auront donc surtout leur nostalgie titillée dans certaines séquences.

Reste quand même que le film manque de séquences impressionnantes (finalement c'est peut-être celle du T-Rex délivré de sa cage à la fin qui marque), d'un casting plus consistant (Chris Pratt n'est pas mauvais mais c'est pas Alan non plus bordel...), et j'en passe.

Jurassic World n'est pas totalement mauvais, mais il manque de toute façon d'arguments que pour être qualifié de bon film.