Commençons simple : Jurassic World est tout pourri pour plein de raisons différentes, résumables en très peu de points :
- c'est clairement écrit avec les pieds, depuis les rebondissements téléphonés à mort (jeu de mots ramucho, je reviendrai dessus après tant c'est symptomatique) jusqu'aux personnages interchangeables et inutiles (y compris, oui, les 4 Raptors que le film nous rabâche pourtant pendant 2h)
- il n'y a aucun rebondissement qui n'est pas visible à 200 km à l'avance
- c'est mal filmé, genre à ce niveau là, les séquences mouvementées, c'est presque du Megaton
En 2015, dans un film contenant un "SAMSUNG Convention Center" et plus de portables Samsung qu'un magasin spécialisé, pas une communication sans fil qui passe. Un centre de commande doit prévenir le héros et 2 gus inutiles que "oh mon dieu, derrière toi, un monstre de 500T caché dans un buisson !" ? Eh bah non, ça saute. Besoin d'appeler les 2 chiards aka "le jeune boulet qui a peur" et "l'ado en pleine puberté qui va faire Pascal le grand frère" ? Eh bah nan, téléphone cassé. :tired:
Eh oui : le film recycle le même type de situations qu'il n'y a 20 ans. A ce niveau, autant mettre des téléphones fixes.
Pire encore : la séquence où les 2 gamins insupportables sautent d'une cascade pour échapper au gros dino (quelle originalité), restent bien dans l'eau le temps qu'il se barre, puis ressorte, trouve un os et du tissu, et sortent de leur poche... des allumettes pour faire une torche. Après un passage dans l'eau. Pour une torche qui va faire 5 sec à l'écran. Pourquoi ne pas leur filer un briquet ? ou mieux : de la lumière, vu que ça ne sert à rien sauf à faire facepalmer sur les allumettes trempées. :tired:
Au delà de ça, le film est tellement en pilote automatique que tout le monde ne sert à rien. Il passe son temps à faire dire aux personnages "c'est qui ?" sans qu'il n'y ait jamais de réponse. Le grand méchant prend le contrôle. "Z'êtes qui ?" demandent les blaireaux qui ne servent à rien. "T'occupes" répond la future chair à canon.
La fille Howard qui joue comme une plancha roule une pelle au héros alpha. "C'est qui ton mec ?" demandent les chiards. "..." répond personne.
Ca ne sert à rien, qu'on vous dit, alors à quoi bon.
Au bout de 30 min, on comprend que les personnages sont tellement désincarnés qu'il n'y aura aucun suspens, aucune implication du spectateur, parce que pour ça, il faudrait en avoir quelque chose à foutre pour AU MOINS UN GUS. Mais non.
Et ça vaut même pour les Raptors. On nous bassine avec "Echo, Charlie, Delta, et Blue". Et en fait, hop, une roquette, une carbonisation express sortie de derrière les fagots, un combat filmé où tu vois rien, et y a pu. Comme ça. On te fait bien halluciner avec un diplodocus qui meurt dans les bras de l'homme qui murmurait à l'oreille des dinos, mais là, LE truc WTF rabâché 18 fois, même ça, le film l'emballe en s'en foutant complètement.
Et puis il y a le gentil proprio tout pourri, caractérisé par le fait qu'il ne sait pas piloter un hélico. Qui l'eut cru lustucru, ça servira plus tard pour faire facepalmer à nouveau...
Et puis, donc, c'est chiant. Aucune puissance, aucun impact. On te vend un très gros dino "bigger louder cooler", et il faut une heure (littéralement, pensez bien, j'ai eu le temps de regarder ma montre) pour avoir 2 images en plan large où on peut enfin constater "ah oui il est grand en fait" (mais pas trop longtemps, genre tu clignes tu le rates :tired:). Et le reste du temps, comme le film ne sait rien proposer d'autre à part des évènements autour de l'Indominous, aucun suspens, puisqu'il n'y a semble-t'il aucun autre dino dangereux. Le 1er film multipliait les dinos un peu dangereux, histoire de ne pas avoir qu'un gros dino de 500T planqué derrière un poteau téléphonique, mais Jurassic World ne sait rien faire d'autre. Donc aucun frisson, aucune angoisse, aucune surprise.
Et enfin, c'est filmé avec les pieds. Ca alterne le néant de mise en scène champ / contre-champ et séquences qui bougent où on ne voit plus rien.
Même les 5 fameuses dernières minutes du film sont illisibles, ça tourne sans aucune logique, on passe son temps à se demander où est qui (T-Rex, Indominous, Raptor et humains). Le réal' n'arrive pas à gérer un simple mouvement d'un point A à un point B (Pratt en moto au milieu des Raptors qui tracent l'Indominous), il se dit "ouais, je vais finir sur un truc avec 4 blocs à gérer dans l'espace".
Mais bien sûr.
D'ailleurs, le meilleur du film reste encore quand il descend les blagues au niveau où on sombre. "Him, we stay with him. Definitely him".
Soit 3 blagues en 2h. Ouéééé
Ca fait des remarques meta "ah là là, bientôt ce sera le Pepsi-Rex", et fout du placement partout, ou fait du "bigger louder cooler" pour proposer exactement le contraire : une recette mise en place de façon complètement obsolète, en nivelant tout par le bas, pour livrer ni plus ni moins que la même chose qu'en 1993 mais en tout pourri.
C'était bien la peine.