Jurassic World - Le Jurassic Park est ouvert !

Fan absolu du premier Jurassic Park (et beaucoup moins des 2 suivants malgré le retour de personnages principaux), j'étais curieux de découvrir ce qu'un Jurassic Park 4 pouvait donner à une époque où les effets spéciaux sont monnaies courantes et qu'un Smartphone permet de donner vie à des espèces disparues via réalité augmentée là où le premier avait dû être précurseur pour beaucoup de SFX (effets spéciaux) afin de ramener ces monstres géants.


Je ne vais pas y aller par 4 chemins : Jurassic World réussit son pari ! Il tient le spectateur en haleine par une histoire somme toute assez simple mais efficace. Avant, le parc allait ouvrir et ça tourne au cauchemar à cause des humains, maintenant le parc est ouvert et ça tourne au cauchemar à cause d'humains. Au final, la recette est la même mais beaucoup de points la rende savoureuse.


Déjà, le premier Jurassic Park est mis à l'honneur tout au long du film. John Hammond, décédé (tout comme l'acteur qui l'incarnait, Richard Attenborough) est considéré comme le réel fondateur : tout est là pour lui rendre hommage et même perpétuer son héritage. Ca ne s'arrête pas là : les évènements du premier Jurassic Park ont bien eu lieu et sont considérés à présent comme une catastrophe avec laquelle on ne plaisante pas (point souligné par une scène où un des employés arbore fièrement un t-shirt Jurassic Park payé une belle somme sur eBay et qui se fait rappeler à l'ordre). Et puis, il y a l'île : sans spoiler, il s'agit de la même île que le premier, on retrouvera donc quelques lieux et quelques "accessoires" du premier film. Ca n'est pas forcé, ça s'intègre parfaitement dans le scénario et ça fait plaisir.


Vient alors le tour des acteurs. Pas facile de prendre la suite d'une palanquée d'acteurs tous plus géniaux les uns que les autres, avec un Sam Neill en ersatz d'Indiana Jones et sa jolie partenaire Laura Dern, le patriarche au cœur d'enfant Richard Attenborough, le Jeff Goldblum, le (regretté) chasseur de raptors Bob Peck ou encore les ingénieurs du parc Samuel L. Jackson et B.D. Wong.


En prenant ici l'acteur des Guardiens de la Galaxie, l'excellent Chris Pratt, je reconnais que j'avais un peu peur : qu'il cabotine pendant tout le film en nous refaisant un "StarLord" bis. Mais soyez rassurés : pas du tout. Son rôle est un mélange entre l'aventurier Alan Grand, le sage Ian Malcolm pour son respect de la Nature et le fait que rien n'y est acquis, tout doit se mériter et enfin le chasseur de raptors Robert Muldoon pour sa connaissance des techniques de pistage et de chasse.
Le personnage féminin est un peu le pendant de John Hammond : elle pense pouvoir tout gérer et va comprendre qu'elle ne gère rien.
Les enfants : Tim et Alex ont grandi, on les remplace donc par Zach et Gray, les neveux du personnage féminin principal.
Puis on garde les personnages typiques pour ce genre de film : le généticien (oh heureux retour de B.D. Wong), le friqué qui "dépense sans compter" (Irrfan Khan ), le gradé qui ne voit que l'intérêt militaire (Vincent D'Onofrio, excellent comme toujours) et le sidekick / black / frenchie de service, Omar Sy, dont je ne suis pas un admirateur spécialement mais je dois reconnaître que non seulement il joue son rôle plus que correctement en étant tout à fait crédible mais a un peu plus que 3 lignes de dialogue comme dans le dernier X-Men ou comme le disait les mauvaises langues.


Voilà, la distribution est classique et aurait pu vite tourner à la parodie si le casting et la direction d'acteurs n'avaient pas été irréprochables. Heureusement, ils le sont et les studios n'ont pas lésiné aussi bien sur les têtes d'affiche que sur les seconds couteaux.


L'intrigue en elle-même est tout aussi classique : le parc est ouvert depuis quelques temps déjà, les gens sont habitués à du dinosaure "en veux-tu en voilà" et donc pour relancer l'intérêt, ils ne vont plus ressusciter un dinosaure mais en fabriquer un de toute pièce. Normal : la tendance qu'a l'homme à se prendre pour Dieu est de nouveau mis sur le devant de la scène et est justifiée cette fois par la volonté humaine générale d'en vouloir toujours plus. Evidemment, ça dérape... Le film n'aura pas l'oscar du meilleur scénario mais respecte tous les codes du film d'aventure mis en place par quelques pépites du cinéma (je pense immédiatement à Indiana Jones). Ma foi, là aussi, ça a déjà prouvé que ça fonctionnait alors pourquoi se priver ?


Le casting est là, l'aventure est là, les effets spéciaux, époustouflants, répondent présents... Force est de reconnaître que pourtant, malgré le manque d'originalité qui transparaît dans mes propos, la mayonnaise prend carrément. Dans la première moitié du film, le parc est vivant et animé. Mélange entre DisneyWorld et SeaWorld (logique de l'avoir appelé Jurassic World du coup), il donne clairement envie d'y aller, d'arpenter le parc pour admirer ces mastodontes d'un autre temps. Puis arrive le temps de la chasse : scènes de panique, scènes d’action et scènes de bravoure sont au rendez-vous.
Le film est en adéquation avec sa propre trame : toujours plus fort, toujours plus grand et pourtant parvient à maintenir une dimension humaine, notamment grâce aux scènes avec les enfants. Plusieurs idées se révèlent intéressantes (le dressage des raptors par exemple) et d'autres soulèvent des questions pour de potentielles suites (quel est l'accord passé entre B.D. Wong et Vincent D'Onofrio ?...) et bien qu'il y ait quelques repas de dinosaures à base de viande humaine, rien de sanglant ou de trop traumatisant pour nos petites têtes blondes (merchandising oblige, LEGO a déjà sorti la gamme Jurassic World).


Au final, un très bon film qui ne brille pas par son originalité mais plutôt par son côté blockbuster assumé et son ascendance directe à un film culte. Contrairement aux 2ème et 3ème films, j'ai ici replongé dans les années 90, lorsque je découvrais émerveillé, du haut de mes 10 ans, les dinosaures reprendre vie dans un film qui m'aura marqué à jamais et ça, ça pardonne (presque) tout.

Créée

le 15 juil. 2015

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